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Introduction à la métaphysique analytique– Jean-Pascal ANFRAY
S1 – Mardi 14h-16h – Résistants
Première séance : 17/09/2024
Ce cours est une introduction à la métaphysique analytique. Selon une caractérisation assez répandue, la métaphysique consiste dans l’étude systématique de la structure fondamentale de la réalité. Elle consiste à déterminer ce qui existe (ontologie), la nature de ces choses et leurs relations fondamentales. Souvent assimilée au positivisme logique ou à la philosophie du langage ordinaire, la philosophie analytique fut un temps considéré comme hostile à la métaphysique. Mais la métaphysique a été réhabilitée, de façon plus ou moins assumée, par des philosophes tels que P. Strawson ou W.V.O. Quine, avant de connaître un véritable essor depuis une cinquantaine d’années dans le sillage d’auteurs tels que D. K. Lewis, D. M. Armstrong ou encore E. J. Lowe. On abordera dans ce cours les sujets suivants : la nature de la métaphysique ; l’existence et la question de l’ontologie ; propriétés et universaux ; particuliers et substances ; la nature des objets matériels ; le temps et la persistance dans le temps ; modalités et mondes possibles.
Cours donné en français. Validation possible en anglais.
Séminaire doctoral - Groupe de lecture en histoire de la philosophie et métaphysique analytique - Jean-Pascal ANFRAY
Annuel – Mardi 16h-18h – Sartre
Première séance : 24 septembre. Calendrier spécifique précisé ultérieurement : une dizaine de séances dans l’année.
Ce séminaire annuel est conçu comme un groupe de lecture à l’adresse des doctorants et mastériens. Chaque séance consiste dans la présentation par un des participants d’un article ou chapitre, d’un ouvrage, classique ou récent, relevant tantôt de l’histoire de la philosophie moderne, tantôt de la métaphysique contemporaine. Cette année le thème retenu est la notion d’essence, notion nodale dans l’histoire de la métaphysique comme dans la métaphysique analytique récente. En alternant des séances « historiques » et « systématiques », on abordera différents aspects de cette notion, à travers notamment deux champs de réflexion : la métaphysique des modalités et l’essence dans son rapport aux genres naturels (natural kinds).
Le séminaire peut être validé dans le cadre du DENS ou du master, sous condition d’assiduité à l’ensemble des séances et de participation à l’une d’elles ou, éventuellement, d’un mini-mémoire.
Le séminaire est en français ; les validations écrites peuvent être en anglais.
Vies et modes d’existence des œuvres d’art –Alexis ANNE-BRAUN
S1 – Mardi - 10h30-12h30 - Salle Résistants
Première séance : 17/09/2024
Quand une œuvre d’art vient-elle au monde ? Qui l’active et dans quelles conditions fonctionne-t-elle ? Quand est-elle détruite ? Quand est-elle restaurée ? Quand devient-elle une nouvelle œuvre ? Quand disparaît-elle ? Comment réapparait-elle et pour quelles raisons ? Peut-elle changer de fonction ? Quelle est sa vie sociale et sa carrière ? Peut-on écrire sa biographie ? Quelle est son agentivité, en tant qu’objet ou en tant qu’image ? Quels rapports l’œuvre entretient-elle à son histoire et à ses matériaux ? Nous examinerons ces questions en les éclairant à la lumière des discussions récentes en ontologie de l’œuvre d’art, en anthropologie et dans les histoires culturelles du monde matériel. Il apparait en effet que les conceptions métaphysiques de l’identité, de l’individuation et des propriétés esthétiques dont la philosophie traditionnelle de l’art a hérité doivent être aujourd’hui retravaillées et tenir compte des avancées faites du côté des théories de l’art et de la société, orientées objet.
Bibliographie :
Arjun APPADURAI (dir.), La vie sociale des choses. Les marchandises dans une perspective culturelle, [1986], Dijon, Les Presses du Réel, 2020.
Ariella Aïsha AZOULAY, Potential History. Unlearning Imperialism, Verso Books, 2019.
Laurence BERTRAND-DORLÉAC (dir.) Les Choses, une histoire de la nature morte, Paris, éditions Liénart/Musée du Louvre, 2022.
Thierry BONNOT, La vie des objets, éditions de la MSH et Mission du Patrimoine ethnologique, 2002.
Mirjam BRUSIUS, ‘Repatriating Histories. The Subaltern Voices of Museum Objects’.
Jean-Pierre COMETTI, Conserver/Restaurer. L’œuvre d’art à l’époque de sa préservation technique, Paris, Gallimard, 2016.
Ivan GASKELL, “The Life of Things” in S. MACDONALD and H. REES LEAHY (eds.), The International Handbook of Museum Studies, John Wiley, 2015, pp. 167–190.
Alfred GELL, L’art et ses agents. Une théorie anthropologique, [1998], Dijon, Les Presses du Réel, 2009.
Gérard GENETTE, L’œuvre de l’art. Immanence et Transcendance, Paris, Éd du Seuil, 1994.
Nelson GOODMAN, « L’art en action », [1992], Cahiers du musée national d’art moderne.
Sherri IRVIN, Immaterial. Rules in contemporary arts, Oxford, Oxford University Press, 2022.
Bernard LAHIRE, Ceci n’est pas qu’un tableau. Essai sur l’art, la domination, la magie et le sacré, Paris, La découverte, 2015.
Peter LAMARQUE, Work and Object. Exploration in the metaphysics of art, Oxford, Oxford University Press, 2012.
Peter N. MILLER (éd.), What is conservation ? Bard Graduate Center, 2023.
W.J.T MITCHELL, Que veulent les images ? Dijon, Les Presses du Réel, 2014.
Bernard SEVE, Les matériaux de l’art, Paris, Seuil, 2023.
Felwine SARR et Bénédicte SAVOYE, Restituer le Patrimoine Africain, Philippe Rey/ Le Seuil, 2018.
Caroline VAN ECK, Art, Agency and Living Presence. From the Animated Image to the Excessive Object, Boston, De Gruyter, 2015.
Richard WOLLHEIM, L’art et ses objets [1968], Paris, Aubier, 1994.
Théories contemporaines de l’image et l’imagination – Alexis ANNE-BRAUN
S2 – Mardi – 10h30-12h30 – Résistants
Première séance : 21 janvier 2025.
Ce cours proposera une introduction aux théories de la dépiction, de l’imagination et de la représentation iconique qui ont été élaborées et discutées dans la philosophie anglo-américaine de la seconde moitié du XXème siècle. Seront présentés et explicités différents problèmes et enjeux constitutifs de cette littérature : la question du réalisme des représentations, la thèse de la naturalité des images, l’opposition texte/image, les notions d’illusion, d’imagination, de faire-semblance et de ressemblance. Il s’agira aussi de réfléchir aux rapports qui se sont noués à partir des années 1960 entre psychologie de la perception, histoire de l’art et philosophie.
Bibliographie indicative :
J.J GIBSON, « Pictures, perspective and perception », Daedalus, 1960.
E. H GOMBRICH, L’art et l’illusion. Psychologie de la représentation picturale [1960], Paris, Phaidon, 2002.
N. GOODMAN, Langages de l’art [1968], Paris, Hachette/Pluriel, 2011.
R. HOPKINS, Picture, Image and Experience, Cambridge, Cambridge University Press, 1998.
J. KULVICKI, On images. Their structure and content, Oxford, Oxford University Press, 2006.
D. LOPES, Comprendre les images [1996], Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2014.
P. MAYNARD, Drawing distinctions. The Varieties of Graphic Expression, Cornell University Press, 2005.
C. PEACOKE, « Depiction », The Philosophical Review, 1987.
F. SCHIER, La naturalité des images. Essai sur la représentation iconique [1986], Paris, éditions Questions théoriques, 2019.
J. SNYDER « Picturing Vision », Critical Inquiry, 1980.
K. WALTON, Mimesis as Make-Believe. On the Foundations of the Representational Arts, Harvard, Harvard University Press, 1990.
R. WOLLHEIM, Painting as an Art, Princeton, Princeton University Press, 1980.
Hegel : un système en contexte - Victor BÉGUIN
S2 – Jeudi 14h-16h (à partir du 13 février jusqu’à fin mai) - Résistants
Le cours a pour objectif de proposer quelques repères sur la philosophie hégélienne en présentant sa problématique directrice, quelques-unes de ses grandes articulations systématiques et quelques aspects du contexte intellectuel et institutionnel dans lequel elle s’est épanouie. Parmi les questions abordées figureront notamment la place qu’occupe Hegel dans la galaxie des héritiers de Kant, l’articulation entre la Phénoménologie de l’esprit et le système exposé dans l’Encyclopédie des sciences philosophiques, la manière dont on peut comprendre la division dudit système en logique-philosophie de la nature-philosophie de l’esprit, ou encore la conception hégélienne du rapport entre la philosophie et les autres savoirs.
Philosophie de l’esprit - (Fondements analytiques / Core Analytic) - Jérôme DOKIC et Margherita ARCANGELI
S1 – Vendredi 14h-16h– Conférence 46 sauf 18/10/24 et 24/01/25 salle Camille MARBO (U 209, 29 rue d’Ulm) et 31/01/2025 (Salle MARBO)
Première séance : 11/10/2024 - Exceptionnellement : Salle de Réunion de l’Institut Jean Nicod
Ce cours vise à familiariser les étudiants avec la philosophie de l’esprit en leur fournissant les concepts techniques de base et en analysant les questions centrales concernant la nature de l’esprit. Chaque séance sera consacrée à la discussion d’une question spécifique à travers l’analyse d’un texte.
Séminaire « Possible, puissance, pouvoir : de l’ontologie au politique » - Gwenaëlle AUBRY
S2 – Vendredi 16h-18h – Résistants
Calendrier spécifique : 31 janvier 2025 ; 21 février ; 28 mars ; 11avril ; 23 mai.
Ce séminaire s’assigne un double objectif, à la fois généalogique et critique : on commencera par étudier les principaux lieux d’élaboration antiques et médiévaux des concepts de possible, de puissance et de pouvoir, de façon à délimiter leur contenu propre mais aussi à analyser les différentes relations qui les organisent. On s’intéressera ainsi à la démarcation entre les concepts aristotéliciens de dunaton, dunamis et dunamei, aux théories néoplatoniciennes du principe (arkhè), à la théologie de la toute-puissance et aux redistributions conflictuelles qu’elle engage entre ces trois notions. Plutôt qu’à reconstituer une histoire polyphonique, on s’attachera à dégager des modèles conceptuels en même temps que des moments ontologiques distincts.
Dans un second temps, qui prendra la forme d’un cycle de conférences, on s’interrogera sur les figures politiques – y compris modernes– dérivables de ces modèles, mais aussi sur les limites d’une telle dérivation du politique à partir de l’ontologie.
De ce double parcours on attend, à terme, qu’il contribue à éclairer les usages contemporains de ces notions, fortement polarisés entre la réduction du possible à la capacité passive, voire à l’impuissance, et la recherche de tendances immanentes à même de le redéployer.
Ce séminaire (5 séances) est validable dans le cadre du DENS (mini-mémoire). Il est possible de la valider dans le cadre du Master de philosophie mais uniquement en suivant également le séminaire « Y a-t-il une politique néoplatonicienne ? » co-organisé par G. Aubry, D. El Murr, J. Giovacchini et J. Lemaire.
La langue d’enseignement est le français.
Y a-t-il une politique néoplatonicienne ? – Gwenaëlle AUBRY, Dimitri EL MURR , Julie GIOVACCHINI et Juliette LEMAIRE
S2 – Vendredi 16h-18h – Résistants
Calendrier spécifique : 7 février, 7 mars, 21 mars, 4 avril, 16 mai.
Ce séminaire se propose d’enquêter sur l’un des aspects les plus énigmatiques du néoplatonisme, à savoir l’absence en son sein d’une philosophie politique identifiable et constituée. Ceux que l’historiographie moderne appelle « néoplatoniciens » se revendiquant comme des « platoniciens », comment comprendre qu’ils n’aient pas accordé au politique la fonction centrale que lui attribue Platon ? Si des reconstructions de la « philosophie politique néoplatonicienne » ont néanmoins été tentées, nous souhaiterions pour notre part poser la question à nouveaux frais, d’abord en en définissant les termes : y a-t-il place, dans le néoplatonisme, pour une politique distincte de l’éthique ? Et à supposer qu’une telle politique puisse être dégagée, en quoi est-elle néoplatonicienne et non pas simplement platonicienne ? Dans quelle mesure est-elle indexée sur la structure métaphysique propre au néoplatonisme ?
Nous explorerons également d’autres théories et modèles politiques antiques, afin d’en dégager par différence la spécificité de l’approche néoplatonicienne. Ainsi, les théories politiques épicuriennes pourront faire office de contre-modèle : comment penser le politique à partir d’une ontologie non hiérarchisée et non normative ? La tradition péripatéticienne offrira de son côté une pensée spécifique et immanente du pouvoir politique, à partir de sa distinction d’avec le pouvoir économico-despotique.
Plus que les éléments factuels d’une reconstruction, ce sont donc des conditions de possibilité que nous interrogerons, de façon aussi à faire droit, en lisant les textes, à la diversité des néoplatonismes.
Ce séminaire (5 séances) est validable dans le cadre du DENS (mini-mémoire). Il est possible de la valider dans le cadre du Master de philosophie mais uniquement en suivant également. le séminaire de G. Aubry, « Possible, puissance, pouvoir » (5 séances).
La langue d’enseignement est le français.
Aristote, de l’interprétation –Jonathan BARNES
Annuel – Mardi 16h-18h – Pasteur
Calendrier spécifique : 1 et 15 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, 21 janvier 2024, 4 février (salle SARTRE), 18 février, 18 mars, 1 avril (salle SARTRE), 29 avril
Une lecture philosophique (et presque continue) du deuxième livre de l’Organon aristotélicien.
Texte grec :
L. Minio-Paluello (Oxford, 19562)
H. Weidemann (Berlin, 2014)
Traduction française :
J. Tricot (Paris, 19772)
P. Pellegrin (Paris, 2007)
Traduction anglaise :
J.L. Ackrill (Oxford, 1963)
(1) Les mots, les pensées, les choses : une théorie aristotélicienne de la signification [ch1 (a)]
(2) La vérité et la fausseté des pensées et des mots [ch 1 (b)]
(3) Les parties du discours : (a) les noms [ch 2]
(4) Les parties du discours : (b) les verbes [ch 3]
(5) Les phrases : définition, espèces [ch 4]
(6) Les énoncés : définition, simples vs complexes, affirmatifs vs négatifs [ch 5 et 6]
(7) ‘Parmi les choses, les unes sont universelles, les autres particulières’ [ch 7 (a)]
(8) A propos de la contradiction entre énoncés [ch 7 (b)]
(10) Sur les propositions à propos de l’avenir [ch 9]
(11) Les propositions et le verbe ‘être’ [ch 10 et 11]
(12) Le possible, le nécessaire, l’impossible [ch 12 et 13]
Le séminaire est validable dans le cadre du DENS et dans le cadre du master de philosophie (mais, dans ce dernier cas, uniquement si les deux semestres sont suivis).
La langue d’enseignement est le français.
Reference and meaning (Core analytic/fondements analytiques) – Denis BUEHLER
S1 – Mardi 14h-17h – Salle Séminaire DEC, 29 rue d’Ulm
Première séance : 17 septembre
Foundational debates concerning reference and meaning in language and mind : Frege, Russell, Logical Empiricism, Quine, Donnellan, Kripke, Kaplan, Putnam, and Burge.
Prerequisites : None
ECTS : 6
Language : English
Débats fondamentaux concernant la référence et la signification dans le langage et l’esprit : Frege, Russell, l’empirisme logique, Quine, Donnellan, Kripke, Kaplan, Putnam et Burge.
Pré-requis : Aucun
ECTS : 6
Langue : anglais
Representational foundations of mind/ Fondement représentationnels de l’esprit (Core analytic/Fondements analytiques) – Denis BUEHLER
S1 – Vendredi 14h-16h – Emile Borel (U 203), 29 rue d’Ulm
This course aims to (i) provide the conceptual foundation for and (ii) introduce students to core debates in philosophy of cognitive science.
Prerequisites : None
ECTS : 6 (for students from the department of Philosophy who take the accompanying TD)
Language : English and/or french
Ce cours vise à (i) fournir les bases conceptuelles et (ii) initier les étudiants aux débats fondamentaux en philosophie des sciences cognitives.
Prérequis : Aucun
ECTS : 6 (pour les étudiants du département de Philosophie qui suivent le TD d’accompagnement)
Langue : anglais et/ou français
TD Introduction to philosophy of cognitive science – Denis BUEHLER
S1- Mardi 8h30 -10h30 – Résistants
Première séance : 08/10/2024
Pierre Hadot et la philosophie comme manière de vivre (PWL) : Des textes anciens aux problèmes contemporains – Michael CHASE et Nicolas COMTOIS
Annuel - Mercredi, 10h30-12h30 - Pasteur
Calendrier spécifique : 23 octobre, 13 novembre, 11 décembre, 22 janvier 2025, 19 février, 19 mars, 23 avril, 22 mai.
Ce séminaire sera consacré à la méthodologie de l’étude de la philosophie proposée par Pierre Hadot (1922-2010), connue aujourd’hui sous l’appellation anglaise « Philosophy as a way of life (PWL) » (philosophie comme manière de vivre). P. Hadot voyait dans la philosophie antique la pratique d’un ensemble de ce qu’il appelait des « exercices spirituels », destinés à transformer la façon dont l’apprenti philosophe voit le monde, et, par conséquent, à transformer sa manière d’être ; lui permettant de mener une vie caractérisée par plus de liberté, d’autonomie et de bonheur. Le cours consistera en un réexamen critique de quelques-unes des principales thèses de Hadot, sur la base d’un examen approfondi de passages de textes anciens, et de quelques objections qu’on a récemment soulevées contre ces thèses. Nous nous pencherons entre autres sur les questions suivantes : Quels sont les liens entre le parcours personnel et intellectuel de Hadot et l’idée que la philosophie constituerait une manière de vivre ? Dans quelle mesure la conception hadotienne de la philosophie antique est-elle applicable à l’ensemble de la philosophie antique et moderne ? La PWL serait-elle susceptible d’offrir une « troisième voie », à côté des philosophies de tendance analytique et « continentale » ? Enfin, jusqu’à quel point la PWL est-elle en mesure de faire face aux problèmes les plus pressants de l’époque actuelle (crise écologique, post-vérité et menaces éventuelles à la démocratie, risques et enjeux de l’intelligence artificielle, etc.) ?
Le séminaire peut être validé dans le cadre du DENS ou du master, sous condition d’assiduité à l’ensemble des séances et d’un mini-mémoire.
Le séminaire est en français ; les validations écrites peuvent être en anglais.
Bibliographie indicative :
Pierre Hadot, Exercices spirituels et philosophie antique, préface d’Arnold Davidson. Nouvelle édition revue et augmentée, Paris : Albin Michel (Bibliothèque de « l’Évolution de l’Humanité »), 2002
Pierre Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Paris : Gallimard, 1995
Pierre Hadot, La philosophie comme manière de vivre : entretiens avec Jeannie Carlier et Arnold I. Davidson, Paris : A. Michel (Itinéraires du savoir), 2001.
Pierre Hadot, Wittgenstein et les limites du langage, Paris : Vrin (Bibliothèque d’histoire de la philosophie), 2004
Ilsetraut Hadot, Sénèque. Direction spirituelle et pratique de la philosophie, Paris : Vrin (Philosophie du présent), 2014
Séminaire platonicien et néoplatonicien – Pierre CAYE, Luc BRISSON et Philippe HOFFMANN
S1 et S2 – Lundi 16h-18h – salle Pasteur
Première séance : S1 : 07/10/2024 – S2 : 03/02/2025
Le séminaire de cette année traitera au premier semestre du Sophiste, et du conflit des interprétations auquel ce dialogue de Platon donne lieu depuis 1945, entre une interprétation métaphysique et une interprétation analytique. La première interprétation fait du Sophiste la solution par excellence au problème de la participation, dans la mesure où Platon, en faisant intervenir les grands genres que sont l’Être, le Repos et le Mouvement, le Même et l’Autre, organise une véritable dialectique de l’être intelligible au service de la vie de l’esprit, dont le néoplatonisme est l’héritier le plus direct, tandis que l’interprétation analytique voit dans le Parménide l’abandon de la doctrine de réalités intelligibles séparées et dans le Sophiste la première tentative pour développer une analyse de la proposition en termes de prédication. Se joue ici le sens même du fameux parricide de Parménide dont le Sophiste formerait la scène. Le second semestre se consacrera à réfléchir, à partir de ces premières opérations de constitution, sur les développements de la dialectique, sur son travail et sur son opérativité dans l’histoire de la métaphysique jusqu’à Hegel et ses épigones.
Séminaire Art Technique Production (ATP) – Pierre CAYE
Annuel – Vendredi 17h-19h –Pasteur
Calendrier spécifique : : 11 octobre, 15 novembre, 13 décembre, 17 janvier 2025, 14 Février, 14 mars, 11 avril, 16 mai, 13 juin
Première séance : 11/10/2024
Le séminaire doctoral « Art, Technique, production, animé par Pierre Caye (ENS-Centre Jean Pépin) rassemble doctorants et mastériens philosophes et architectes autour de la question de la technique et de la production au sens à la fois philosophique, artistique et pratique des termes. L’être est production, l’ontologie pensée de la productivité. La productivité de l’être joue un rôle central dans la constitution du monde moderne. Elle rend raison de notre rapport au réel, que celui-ci soit technique, économique, poétique ou artistique. Mais, en tant que tel l’être, est affecté d’entropie. La production n’assure pas sa reproduction. C’est toute la question du développement durable. Nous interrogerons à travers ces différentes modalités de la production, artistique, poétique, économique, métaphysique, à travers aussi leurs divergences et leurs convergences, le lien dialectique de la production avec l’altérité qui la conditionne.
Dans la prolongation de l’année précédente, le programme de l’année 2024-2025 aura pour objet une reconsidération de l’importance de l’économie, de la technique et de la production dans la pensée de Marx. Voici les questions qui seront abordées à cette occasion : Travail et maintenance ; La critique de l’économie politique peut-elle engendrer un nouveau système économique et productif ? ; Planifier est-il possible dans les systèmes économiques complexes contemporains ? ; Économie et communisme.
Lectures lévinassiennes : l’éthique comme phénoménologie première – Danielle COHEN-LEVINAS
S1 – Mardi 18h-20h – Pasteur
Première séance : 17/09/2024
En 1982, Emmanuel Levinas prononçait une conférence intitulée « Ethique comme philosophie première » (ed. Payot/Rivages, 1998). La même année, Levinas publiait également l’ouvrage De Dieu qui vient à l’idée (Vrin). Nous étudierons cette année la manière dont Levinas radicalise la question de l’éthique, qu’il pense antérieurement à toute morale, voire antérieurement comme précisément « philosophie première ». La place qu’occupe le concept de philosophie première chez Levinas nous semble remarquable, car elle se situe au-delà de la distinction entre éthique et ontologie. L’éthique lévinassiennes trouve sa source non seulement dans l’expérience de la rencontre avec autrui, avec l’altérité de l’autre homme, mais également dans le motif de la responsabilité et du commandement. Dès lors, c’est la phénoménologie elle-même qui se trouve comme affectée par une signifiance antérieure à toute signification. Le séminaire a pour objet d’explorer les différentes facettes du rapport entre éthique et phénoménologie dans l’œuvre de Levinas.
Invités : Jean Greisch, Paul Slama, Massimiliano Marianelli, Dan Arbib, Alexander Schnell, Inga Römer, Emmanuel Levine, Vincent Delecroix, Paula Lorelle, Grégori Jean, Jean Leclercq
La philosophie à l’épreuve de l’art en France après 1945 – Jules COLMART
S1 – Lundi 14h-16h – Résistants
Première séance : 16/09/2024
Ce cours a pour objet la philosophie de l’art française d’après-guerre. Plus précisément, nous y examinerons les questions suivantes : pourquoi la philosophie, et plus précisément la phénoménologie, s’empare à partir de cette période avec force d’un objet, l’œuvre d’art picturale ? Quels sont les enjeux internes à la philosophie qui justifient une telle focalisation ? Qu’est-ce que penser sur l’art et à partir de l’art ? Quelles différences entre l’approche philosophique de l’art et l’approche historique ? Quels effets en retour de l’art sur la philosophie et notamment sur la théorie du concept ? En examinant l’œuvre de trois philosophes français provenant de la phénoménologie (Deleuze, Lyotard, Maldiney, Merleau-Ponty), et en nous concentrant avant tout sur les arts visuels (au premier chef la peinture et le cinéma), nous verrons comment le recours à l’art répond à un besoin de renouvellement aussi bien de la philosophie du langage et de l’histoire que, plus fondamentalement, de l’ontologie et de la conception classique de la représentation. Nous verrons à partir de là comment, dans la lignée de la philosophie allemande du XIXème siècle, une certaine philosophie française a poursuivi le projet d’une fondation esthétique de la métaphysique. Bibliographie primaire indicative, qui sera complétée à la rentrée :
Deleuze, Gilles, Sur la peinture. Cours de mars-juin 1981, Paris, Éditions de Minuit, 2023.
Deleuze, Gilles, Francis Bacon. Logique de la sensation, Paris, Klincksieck, 1981.
Lyotard, Jean-François, Discours, figure, Paris, Klincksieck, 1971.
Maldiney, Henri, Regard, parole, espace, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1971.
Merleau-Ponty, Maurice, “Le doute de Cézanne” [1945], in Sens et Non-sens [1948], Paris,
Gallimard, 1996.
Merleau-Ponty, Maurice, “Le langage indirect et les voix du silence”, in Signes [1960], Paris,
Gallimard, 2001.
Merleau-Ponty, Maurice, L’OEil et l’esprit [1961], Paris, Gallimard, 1985.
Dissoudre l’homme ou nouvel humanisme ? Philosophie et anthropologie
Sensus communis : la constitution esthétique du politique – Jules COLMART
S2 – Lundi 16h-18h – Résistants
Première séance : 20 janvier 2025
Quelle est la part de la sensibilité et de l’esthétique dans le politique ? En quoi la culture et sa valeur normative (le Beau) participe-t-elle de la recherche du Bien en politique ? Avec le renouvellement des théories du sens commun comme faculté fondatrice de l’espace public voire du jugement en vue de l’action politique à l’époque des Lumières (Thomas Reid, Emmanuel Kant) s’est ouverte la question de la part de la sensibilité, de l’imagination et du goût dans la constitution d’un espace commun d’action politique, et d’une “éducation esthétique” de l’homme en vue de sa réalisation morale et politique (Friedrich Schiller). Ce cours commencera par retracer les fondements du moment fondateur des Lumières, où l’esthétique, loin de se constituer de façon autonome, a été pensée au cœur du projet d’émancipation morale et politique de l’homme. Mais que vaut la réalité d’une communauté seulement posée en droit par le jugement de goût, voire comme utopie et promesse ? Quelle est la réalité du sens commun et de sa part prise au projet démocratique moderne ? L’égalité idéale du jugement de goût peut-elle connaître une effectivité politique réelle ? Passant au XXe siècle, nous verrons alors comment s’est renouvelé autour de cette notion de sens commun et de jugement de goût le débat autour des conditions de possibilité d’un monde commun, notamment chez Hannah Arendt et Jürgen Habermas, mais aussi dans les critiques matérialistes du sens commun, que ce soit chez Walter Benjamin, ou Pierre Bourdieu. Les dernières séances du cours seront alors consacrées à l’étude de la possibilité d’un renouvellement du concept de sens commun par Jacques Rancière, sous la forme d’un “partage du sensible”.
Bibliographie indicative :
Arendt, Hannah, La crise de la culture, trad.Patrick Lévy (dir.), Paris, Gallimard, coll. Folio,
1989.
Arendt, Hannah, Juger. Sur la philosophie politique de Kant, trad. Myriam Revault d’Allones,
Paris, Seuil, 2017
Bourdieu, Pierre, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit, 1979.
Habermas, Jürgen, L’espace public, trad. Marc de Launay, Paris, Payot, 1988
Habermas, Jürgen, Morale et communication, Paris, Flammarion, coll. Champs, 1999
Kant, Emmanuel, Critique de la faculté de juger, trad. Alain Renaut, Paris, GF, 2015.
Rancière, Jacques, Le partage du sensible, Paris, La Fabrique, 2000
Rancière, Jacques, Le spectateur émancipé, Paris, La Fabrique, 2008
Schiller, Friedrich, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, trad. Michèle Halimi, Paris, Aubier, 1992
Dissoudre l’homme ou nouvel humanisme ? Philosophie et anthropologie autour de l’œuvre de Claude Lévi-Strauss - Jules COLMART
S2- Vendredi 14h00-16h00 - salle Résistants
Première séance : 14/02/2025
En prenant pour objet principal la pensée de Claude Lévi-Strauss des Structures élémentaires de la parenté (1947) jusqu’au Regard éloigné (1983), ce cours a pour objet principal la redéfinition de l’homme à la croisée de la philosophie et des sciences humaines. C’est donc aussi bien un cours d’introduction à l’une des œuvres les plus importantes du XXème siècle que l’exploration du problème de l’essence de la philosophie face à l’essor moderne des sciences humaines. Quelle place pour l’homme comme objet de connaissance et sujet pensant et moral après le double décentrement opéré par l’ethnologie et l’analyse structurale ? Le mot d’ordre énoncé dans La Pensée sauvage (1962) contre la philosophie de la conscience et du sujet d’une dissolution de l’homme doit-il s’entendre comme une mort de ce dernier, ou comme la fondation d’un nouvel humanisme, débarrassé de l’ethnocentrisme occidental ? Notre cours procèdera en trois temps. D’abord, nous rappellerons l’état des lieux de la pensée de l’homme et du premier essor de l’ethnologie en France dès les années 1930, avec Georges Bataille, Michel Leiris et le Collège de Sociologie. Puis, la majeure partie de notre cours sera consacrée à une introduction à l’œuvre de Lévi-Strauss et sa réception par la philosophie de son temps (notamment Jacques Derrida et Michel Foucault), autour de trois questions : qu’est-ce que l’anthropologie structurale ? Quelle définition de l’homme et de l’esprit dessine-t-elle ? Quelles sont les conséquences ontologiques et éthiques de cette théorie ? Cette dernière question nous mènera enfin à conclure sur l’héritage contemporain de Lévi-Strauss et les développements actuels autour d’un humanisme perspectiviste, chez Philippe Descola et Eduardo Viveiros de Castro notamment.
Bibliographie indicative :
Bataille, Georges, La part maudite, 1949
Derrida, Jacques, De la grammatologie, Paris, Éditions de Minuit, 1967
Descola, Philippe, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005
Foucault, Michel, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966
Lévi-Strauss, Claude, Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958
Lévi-Strauss, Claude, Anthropologie structurale deux, Paris, Plon, 1973
Lévi-Strauss, Claude, Introduction à l’oeuvre de Marcel Mauss, Paris, PUF, 1950
Lévi-Strauss, Claude, Le regard éloigné, Paris, Plon, 1983
Lévi-Strauss, Claude, La pensée sauvage, Paris, Plon, 1962
Lévi-Strauss, Claude, Tristes tropiques, Paris, Plon, 1955
Mauss, Marcel, Essai sur le don, Paris, PUF, 1925
Viveiros de Castro, Eduardo, Métaphysiques cannibales, trad. Oiara Bonilla, Paris, PUF, 2009
L’épreuve du nationalisme (un problème européen) – Marc CRÉPON
S1 – Mercredi 10h30-12h30 – salle des Actes (18, 25 septembre, 2 et 9 octobre, 6 novembre, 4, 11 et 18 décembre) Amphi E. Galois (16 et 23 octobre, 13 et 20 novembre), Salle Dussane (25 septembre)
Première séance : 18/09/2024, salle des Actes
Dans le présent séminaire, on reprendra la question de l’épreuve du politique, interrompue l’an passé par l’analytique de la violence. Il s’agira à nouveau de comprendre ce que signifie pour un philosophe d’engager sa parole sur le terrain de la politique, au risque de (se) tromper, de s’égarer, d’être victime de ses préjugés et des cercles de l’appartenance dans lesquels il reconnaît. Cette année, c’est la question du nationalisme, celle de l’Europe, mais aussi de l’européocentrisme et du cosmopolitisme qui serviront de fil conducteur. On aura pour ambition de solliciter des « voix européennes » autant que non-européennes pour cerner les contours de cette épreuve. Elles seront empruntées à la littérature autant qu’à la philosophie : Romain Rolland, Julien Benda, Alberto Savinio, Jan Patocka, sur lequel on s’attardera longuement, Jurgen Habermas, Peter Sloterdijk, Franz Fanon, Achille Mbembe et quelques autres, avec le souci de traverser le siècle, de la première guerre mondiale jusqu’à la guerre en Ukraine et aux élections européennes de 2024.
L’œuvre d’art et le système. La philosophie de l’art chez Hegel et Schelling – Alexandru DAVID et Gabrielle CHARRAK
S1 – Lundi 8h30-10h30 – Résistants
Première séance : 16 septembre
Ce cours propose une introduction aux pensées esthétiques de l’idéalisme allemand, à travers une étude du Système de l’idéalisme transcendantal (1800) de Schelling et des leçons qu’il a données à Iéna et Würzbourg (1802-1805) sur la Philosophie de l’art, ainsi que des Cours d’esthétique donnés par Hegel à Berlin (1820-1829). L’esthétique devient avec Schelling et Hegel une science de l’art par son inclusion dans le système de la philosophie. C’est à ce titre qu’elle peut désormais, comme philosophie de l’art, articuler (à la différence des esthétiques de Baumgarten et de Kant qui prenaient pour point de départ l’état esthétique du spectateur) un sens philosophique de l’activité artistique, des catégories qui permettent de regrouper les œuvres sous des unités de compréhension, et des descriptions raisonnées d’œuvres historiques. Ils ont permis ainsi de poser de nouvelles questions pour l’époque, décisives pour les réflexions esthétiques et pour l’histoire de l’art des XIXe et XXe siècles : quelles conséquences l’insertion de l’art dans une perspective systématique a-t-elle pu avoir sur la compréhension du statut des œuvres et de leur expérience ? L’esthétique s’entend chez eux comme philosophie de l’art, et l’étude du beau comme étude du beau artistique ; la nature est-elle pour autant entièrement refoulée hors de l’art ? Quelle nécessité y a-t-il pour l’approche scientifique des œuvres d’art à prendre en considération leur historicité ? Et, sur la base de cette historicité, comment comprendre le rôle de l’œuvre d’art dans la compréhension de soi d’une communauté, à une époque donnée ?
Une bibliographie sera donnée lors du premier cours. La connaissance de l’allemand n’est pas nécessaire.
Politique et langage chez Charles Taylor – René de NICOLAY
S2 – Vendredi 14h-16h – Pasteur
Première séance : 24 janvier
La philosophie politique de Charles Taylor est traversée par la question du langage. D’une réflexion sur les conditions langagières de l’autonomie (« Atomism », 1985) à la défense des droits linguistiques des peuples (Reconciling the Solitudes, 1992 ; rapport « Bouchard-Taylor » sur les accommodements raisonnables, 2008) en passant par l’étude des liens entre reconnaissance et langage (Multiculturalism and « The Politics of Recognition », 1992), les principaux textes politiques de Taylor mettent la question du langage au centre de la réflexion politique.
Le cours propose un parcours, de semaine en semaine, à travers les principaux textes que Taylor a consacrés à cette question. Il se fixe pour objectif d’exposer les arguments du philosophe, d’en étudier les conséquences politiques concrètes, d’en cerner et d’en explorer les limites, notamment en les confrontant aux critiques de Taylor.
Décrire le monde. Un parcours à travers la phénoménologie du XXe siècle – Tudor DJAMO-MITCHELL et Alban STUCKEL
S1 – Jeudi 8h30-10h30 – Résistants
Première séance : 19 septembre
Ce cours se propose de parcourir la phénoménologie du XXe siècle autour de la question du monde afin d’éclairer certains problèmes phénoménologiques fondamentaux : le corps, la vie, autrui… Nous aborderons en particulier, mais sans exclusive, des textes de Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty et Blumenberg.
Figures de l’épistémologie française – Marwane ELOUARDI et Océane GUSTAVE
S1 – Vendredi 10h30-12h30 – Résistants
Première séance : le 27 septembre
Ce cours propose de dresser un tableau synoptique des grandes figures de l’épistémologie française (de Comte à Foucault en passant par Bachelard et Canguilhem). Cette expression se rapporte à un faisceau de disciplines parmi lesquelles figurent l’histoire des sciences, la philosophie des sciences ou encore l’épistémologie historique. La question de l’unité réelle de l’épistémologie française se pose tant la variété des figures et des approches est importante. On insistera, ainsi, sur la pluralité des méthodes (rapport à l’histoire des sciences et à la production scientifique, partage entre sciences mathématisées et sciences humaines, distinction entre science et technique) et sur la pluralité thématique (mathématique, physique, chimie, biologie, médecine, sciences humaines) de l’épistémologie française.
Scala amoris : comment lire le Banquet de Platon ? - Dimitri EL MURR
S2 – Mercredi 14h-16h –Résistants
Première séance : 22 janvier 2025
Ce cours constituera une lecture suivie du Banquet de Platon. Héritant de la tradition de la littérature sympotique, qu’il renouvelle toutefois entièrement, le Banquet est une œuvre unique dans l’ensemble de l’œuvre de Platon, non tant par son sujet qui a, bien des égards, concerne également très directement le Lysis et le Phèdre, que par sa forme, puisque ce « dialogue » est en réalité une succession de discours portant chacun sur l’amour (erōs). En lisant chacun de ces discours dans l’ordre de leur succession, il s’agira de s’interroger sur la structure générale du Banquet et sur les interprétations auxquelles elle a donné lieu. Une question servira de fil directeur à l’ensemble de ce parcours : si, comme Socrate le dit lui-même, seul son discours dit la vérité sur Erōs, sur l’amour et le désir (Banquet, 198d-e), comment lire les cinq autres discours qui précèdent le sien et comment comprendre l’étonnant discours d’Alcibiade qui le suit et conclut l’ensemble du Banquet ?
Nous utiliserons la traduction de L. Brisson chez GF-Flammarion. La notice de Léon Robin à la traduction de P. Vicaire aux Belles Lettres (collection G. Budé) est une très utile lecture préparatoire.
La langue d’enseignement est le français.
Séminaire doctoral : Plato on friendship and erotic attraction – Dimitri EL MURR et Frisbee SHEFFIELD (Cambridge)
S2 – Pasteur
Calendrier spécifique : Mardi 1er avril, 14h-17h ; Jeudi 3 avril, 9h30-12h30 ; Vendredi 4 avril, 9h30-12h30 ; Mardi 8 avril, 13h-16h ; Jeudi 10 avril, 9h30-12h30 ; Vendredi 11 avril, 9h30-12h30.
Ce séminaire, réservé aux doctorants et étudiants préparant le DENS, prendra la forme d’un double book symposium. Il s’agira de lire et de discuter certains chapitres du prochain livre de Frisbee Sheffield (Cambridge) sur le Phèdre et du prochain livre de Dimitri El Murr sur l’amitié et les lois platoniciennes de l’attraction érotique.
La langue d’enseignement est l’anglais.
Inscription au préalable par email : dimitri.el.murr@ens.psl.eu
Actualité de la recherche phénoménologique – Julien FARGES et Dominique PRADELLE
Annuel – Vendredi 17h-19h – Cavaillès
Calendrier spécifique : 11/10, 29/11, 13/12, 17/01, 07/02, 07/03, 04/04, 16/05.
Première séance : 11/10/2024
Chacune des séances de ce séminaire de recherche proposé par les Archives Husserl de Paris (UMR 8547 Pays Germaniques) depuis plusieurs années consiste en la présentation, par son auteur(e), d’une publication récente dans le champ de la philosophie phénoménologique (monographie, traduction, édition), puis d’une discussion avec le public. Destiné aux étudiants de Master, aux doctorants et aux chercheurs confirmés, ce séminaire organise ainsi, de séance en séance, une réception critique des travaux les plus récents au sein du mouvement phénoménologique.
Le créneau horaire est le même que celui du séminaire « Actualités de la recherche sur la philosophie allemande classique » (vendredi 17-19h, responsable Mildred Galland-Szymkowiak) et une séance commune aux deux séminaires est prévue le 7 mars 2025.
Les Recherches sur la liberté de Schelling - Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK
S1 – Mardi 16h-18h – Résistants
Première séance : 24/09/2024
S1 – Mardi 16h-18h – Résistants
Première séance : 24/09/2024
Ce cours sera une étude suivie des Recherches philosophiques sur l’essence de la liberté humaine publiées par F. W. J. Schelling en 1809. Ce traité marque un tournant dans la philosophie de Schelling et plus largement dans l’histoire de l’idéalisme allemand : il signe la fin du système de l’identité absolue, notamment en mettant au premier plan l’articulation du divin en deux instances (fond et existence) et en faisant de la personne humaine, plutôt que de la pure raison, le sujet du philosopher. Le cours proposera une étude suivie de l’ensemble du texte, en le situant dans la philosophie de Schelling, en s’interrogeant sur son style déroutant, en mettant en évidence les problématiques qui le traversent (la conception du système, celle de l’absolu, la question du mal et de la liberté « pour le bien et pour le mal », le rapport entre liberté humaine et liberté divine, la rationalité, l’individualité, la personne, l’amour etc.), et en sollicitant de manière critique différentes interprétations contemporaines ou plus anciennes qui en ont été données.
Cours ouvert à tous, la connaissance de l’allemand n’est pas requise. 6 ECTS.
Source :
F.W.J. Schelling, Recherches philosophiques sur l’essence de la liberté humaine et les sujets qui s’y rattachent (1809), trad. fr. par J.-F. Courtine et E. Martineau, in : Schelling, Œuvres métaphysiques (1805-1821), Paris, Gallimard, NRF, 1980.
F.W.J. Schelling, Über das Wesen der menschlichen Freiheit, Hambourg, Meiner, 1997 (édition allemande de poche introduite par Th. Buchheim, avec une bibliographie des commentaires).
Choix de littérature secondaire :
Th. Buchheim, Th. Frisch, Nora Wachsmann (éd.), Schellings Freiheitsschrift. Methode, System, Kritik, Tübingen, Mohr Siebeck, 2021.
D. Ferrer, T. Pedro (éd.), Schellings Philosophie der Freiheit : Studien zu den Philosophischen Untersuchungen über das Wesen der menschlichen Freiheit, Wurzbourg, Ergon, 2012.
M. Heidegger, Schelling, le Traité de 1809 sur la liberté humaine, trad. fr. par J.-F. Courtine, Paris, Gallimard, NRF, 1977.
O. Höffe, A. Pieper (éd.), F.W.J. Schelling : Über das Wesen der menschlichen Freiheit, Berlin/Boston, De Gruyter, « Klassiker auslegen », 1995.
J.-F. Marquet, Liberté et existence. Étude sur la formation de la philosophie de Schelling, Paris, [Gallimard 1973], Le Cerf, 2006.
A. Roux (éd.), Schelling en 1809 : la liberté pour le bien et pour le mal, Paris, Vrin, 2010.
L’esthétique comme aisthétique : histoire et enjeux philosophiques - Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK
S2 – Mercredi 16h 18h – Résistants
En explorant les contributions majeures apportées depuis le 18e s. à la compréhension de l’esthétique comme une aisthétique, c’est-à-dire comme science du beau et/ou de l’art qui les rapporte à une étude de la sensation, de la perception et des sentiments, ce cours a pour but de construire l’une des histoires philosophiques possibles de l’esthétique, en même temps que d’éclairer des questions contemporaines. Une telle histoire débute avec Baumgarten et Herder et se transforme avec Kant ; elle se poursuit autour de 1900 à partir des perspectives ouvertes par la psychologie, expérimentale (G. Fechner) ou introspective (T. Lipps), qui nourrissent la théorie de l’histoire de l’art (H. Wölfflin, A. Schmarsow, W. Worringer) ; elle est alimentée plus tard par des approches phénoménologiques (M. Merleau-Ponty, H. Maldiney). Enfin l’esthétique/aisthétique s’est récemment retrouvée centrale aussi bien pour la réélaboration de l’esthétique à partir de la notion d’atmosphère (G. Böhme), que dans une tentative de synthèse issue de la philosophie analytique (B. Nanay). Le cours introduira à ces pensées, avec des exemples et en suivant le fil de plusieurs questions : quelle différence entre une perspective philosophique et une perspective scientifique sur la sensation ? Quel est l’effet-retour d’une aisthétique sur la philosophie et son autodéfinition ? Une esthétique de l’aisthesis a-t-elle les moyens d’élucider les phénomènes de signification ? Est-elle cantonnée à l’immanence du sentir et à l’anhistoricité ? Quelles structures du percevoir et du sentir met-elle en évidence ? Quel rapport entre forme de l’œuvre et vécu affectif ? Comment décrire ce dernier au-delà du binôme plaisir/déplaisir ?
Un programme de lectures sera donné pendant le cours, qui est ouvert à tous et ne nécessite pas de connaissance de l’allemand. Validation 6 ECTS.
Actualité de la philosophie allemande classique - Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK et Orion CHATZIARGYROS
Annuelle – Vendredi 17h-19h – Cavaillès, Résistants
Calendrier spécifique : 4 octobre et 15 novembre (Cavaillès), 6 décembre (Résistants), 24 janvier, 21 février, 11 avril, 23 mai (Cavaillès)
La philosophie allemande classique embrasse les penseurs composant le paysage intellectuel allemand de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle : non seulement Kant, Fichte, Schelling, Hegel, mais également les premiers post-kantiens et le premier romantisme allemand. Chaque séance du séminaire, centrée sur une publication récente relative à ce domaine, consistera en une présentation du travail par son auteur donnant lieu ensuite à une discussion collective.
Ce séminaire de recherche (UMR Pays germaniques) est ouvert à tous et peut faire l’objet d’une validation (assiduité et compte-rendu d’une séance).
3 ECTS
KUNST – Théories allemandes de l’art - Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK, Isabelle KALINOWSKI
Ce séminaire s’adresse principalement aux étudiants avancés désireux de mieux connaître la pensée esthétique développée depuis le XVIIIe s. en langue allemande, que ce soit par des philosophes, des historiens d’art ou des artistes et architectes, et qu’il s’agisse d’auteurs classiques ou moins connus.
Tous les étudiant(e)s sont les bienvenus ; le séminaire intéressera particulièrement les étudiants en philosophie, histoire de l’art, esthétique et théories des arts, et en études germaniques.
Cette année, le séminaire KUNST prendra la forme de deux journées d’études en collaboration avec le département d’histoire de l’art de l’université de Cambridge (King’s College).
Les informations précises (dates, salles) seront diffusées via le site de l’UMR Pays Germaniques, ou par inscription sur la liste de diffusion du séminaire KUNST, auprès de mildred.galland@cnrs.fr ou isabelle.kalinowski@ens.psl.eu
Séminaire transdisciplinaire philosophie/histoire de l’art. Une validation sera possible sur accord avec les enseignantes.
Savoirs du dehors : postcolonialismes et décolonialismes aujourd’hui – Anoush GANJIPOUR, Gildas SALMON et Elad LAPIDOT
Annuel – Mercredi 14h-17h – EHESS 54, Bd Raspail 75006 Paris en salle A06_51
Calendrier spécifique : 16 octobre 2024, 20 novembre, 18 décembre, 22 janvier 2025, 19 février, 19 mars, 21 mai, 18 juin
L’enjeu du séminaire sera de proposer une présentation, une contextualisation, et une relecture critique des principaux courants du postcolonialisme et du décolonialisme. Bien que ces deux termes se soient imposés comme des références incontournables à la fois dans le discours savant et dans le débat public, leur invocation se réduit bien souvent à une caricature, car ses principaux auteurs demeurent très mal connus, et leurs textes de référence peu ou pas traduits en France. Pour y remédier, le séminaire proposera une introduction aux théories de certains de ses principaux représentants, notamment Talal Asad, Ranajit Guha, Dipesh Chakrabarty, Aamir Mufti ou Judith Butler.
Le premier objectif sera, à chaque fois, d’inscrire le geste de déconstruction de la rationalité européenne qu’ils proposent dans son contexte théorique mais aussi politique, afin d’aborder deux questions : d’où ces théoriciens parlent-ils ? à partir de quel(s) dehors articulent-ils leurs discours critiques ? En procédant à cette mise en perspective, le séminaire cherchera à évaluer l’apport de ces discours critiques à une philosophie et à des sciences sociales qui entendent rompre avec leurs impensés coloniaux ou européocentriques. Mais il s’agira aussi de pointer des limites, des apories, ou encore des implications politiques non explicitées de ces discours et de leur geste de déconstruction, précisément du point de vue des « dehors » dont ils se réclament.
Philologie pour la philosophie ancienne – Julie GIOVACCHINI
Annuel – Mercredi 10h30-12h30 – Pasteur
Calendrier spécifique : 18 septembre, 2 et 16 octobre, 6 et 20 novembre, 4 et 18 décembre, 15 et 29 janvier 2025, 12 février, 12 et 26 mars
La philosophie ancienne suppose un travail sur des textes complexes et dont l’histoire est souvent accidentée. Ces textes ne peuvent être abordés et étudiés comme des textes modernes ; leur approche suppose un ensemble de précautions préalables et une méthodologie particulière. L’objet de ce séminaire sera non seulement de donner des éléments pour construire et s’approprier cette méthodologie, mais aussi et surtout de situer la philosophie ancienne dans sa particularité et d’interroger la position respective des démarches philologique et philosophique dans notre connaissance et notre compréhension des doctrines de l’Antiquité, en fournissant des repères historiques, herméneutiques et critiques.
Les thèmes abordés seront notamment :
les questions de transmission et de tradition textuelle, et par là l’histoire de la constitution ancienne d’un canon philosophique ;
la notion d’édition critique, à travers l’histoire de l’ecdotique en tant que science de l’établissement des textes ;
le cas particulier des textes fragmentaires et l’histoire des grandes anthologies doxographiques ;
le moment critique de la philologie allemande ;
les questions de traduction ;
le cas des corpus plurilingues et la possibilité de la philologie comparée ;
la génétique des corpus anciens, avec l’étude des annotations, scholies marginales et commentaires ;
l’existence d’un "tournant numérique", et les méthodes de traitement nouvelles liées aux grands corpus informatisés.
Aucune connaissance préalable n’est requise, ni aucune compétence particulière en langues anciennes.
Méthodologie et atelier d’écriture philosophique – Mathias GIREL
Annuel - Lundi 16h-18h
Calendrier spécifique : 23 septembre, 14 octobre, 18 novembre, 2 décembre, 16 décembre, 13 janvier - Résistants
Calendrier et salle du S2 à préciser
Ce cours est destiné aux M1. Il donnera à la fois des outils pour l’écriture (y compris dans ses aspects matériels, de la mise en page à la bibliographie) et proposera une réflexion nourrie par des exemples sur l’écriture philosophique. Concernant l’ensemble de la promo de première année, il constituera un moment commun favorisant les échanges entre les étudiants autour de leurs thématiques respectives, actuelles ou pressenties.
L’art comme expérience de John Dewey, 90 ans après – Mathias GIREL
S2 – Mardi 14h-16h – Résistants
Première séance : 21 janvier 2025
Cette année, nous nous engagerons dans la lecture de l’Art comme expérience, de John Dewey, initialement paru en 1934. Ce livre a eu une postérité bien au-delà du champ de l’esthétique et du pragmatisme. Le cours est construit comme suit : nous commentons un extrait de chacun des dix chapitres, et certaines séances accueilleront en outre des spécialistes internationalement reconnus de cet ouvrage ; ils nous exposeront leur propre regard sur l’extrait du jour.
Séminaire Art, Création, Cognition – Claude IMBERT et Ségolène LE MEN
S2 - Jeudi 16h-19h – Actes (6 février) et Marbo (U209), 29 rue d’Ulm (autres séances)
Calendrier spécifique : 6 février 2025, 6 mars, 20 mars, 27 mars, 3 avril, 10 avril
Le programme détaillé et la liste des invités seront communiqués lors de la première séance.
Ce séminaire, validable pour le master PSL, comme séminaire libre, ou pour le diplôme de l’ENS, est aussi une initiation à la recherche ouverte à tous. On insistera particulièrement sur l’actualité de l’histoire de l’art, et ses transformations en cours. Comme l’an, une place importante sera donnée aux expositions, ainsi les manifestations qui accompagneront le centenaire du surréalisme (centre Pompidou) . En tenant compte de l’importance donnée à la scénographie de l’exposition et aux nouvelles techniques de mise en visibilité, seront invités les commissaires de ces expositions. Ce propos sera soutenu par l’actualité éditoriale en France et à l’étranger, ainsi que la présentation de traductions essentielles.
Le programme détaillé sera donné lors de la première séance, le 6 février, (salle à confirmer).
Ce séminaire est validable par la présence aux séances complétée par la rédaction d’un mini-moire dont le thème est choisi au cours d’un entretien, en fonction du cursus de l’étudiant(e).
Contact : claude.imbert@ens.fr
Death and Philosophy Today-Ondra KVAPIL
S1– Mardi 10h30-12h30 – Pasteur
In the class, we will read and discuss key texts on death that philosophy has provided us with in the 20th and 21st centuries. By critically evaluating these accounts, we will attempt to gradually define the concept of death and thus dispute the widely held assumption that death escapes and defies our thinking. In doing so, we will also see how other major philosophical concepts are implied within the concept of death. This will inevitably bring to the fore fundamental questions of being and non-being, time and meaning, or the nature of philosophical thought itself. In parallel, throughout the semester, we will ask how death is intertwined with life, or to put it simply, what it is to be a mortal. Accordingly, the concepts of natural and violent death will be treated. – The course advances the one from the previous year. Therefore, the different texts will be read, even if some key thinkers – Heidegger, Levinas or Freud – will be revisited. At the same time, the course is conceived autonomously, and participation in the previous one is not presupposed. The students from other departments are also very much welcome. (The class will be taught in English, nevertheless, it can be validated in French or German too.)
The Metaphysics of Finitude : Heidegger in 1929 – Ondra KVAPIL
S2 - – Mardi 10h30-12h30 – Pasteur
Shortly after he had published Sein und Zeit and long before he had embarked on the project of the overcoming of metaphysics, Heidegger attempted to develop a metaphysics on his own. Although this attempt had failed, it amounted to three major texts : the monograph Kant and the Problem of Metaphysics, the inquiry On the Essence of Ground, and the lecture What Is Metaphysics ?. All have
appeared in 1929 and each has, in its own way, changed the course of the 20th century continental thought. In the class, we will read these texts closely and see why Heidegger conceives his position in Being and Time as “the metaphysics of metaphysics”, how he tries to found logic existentially, and finally, in which sense is the existence of each one of us metaphysical in itself. We will aim to think the three texts together, and in doing so, make explicit the temporal problematics which lie tacitly in their background. Then, we will be able to grasp the radical finitude of our own being-there which Heidegger takes as the ground to build metaphysics upon – before he decides to leave metaphysics altogether. (The class will be taught in English, nevertheless, it can be validated in French or German too.)
Promesses et limites de l’éthologie philosophique – Dominique LESTEL
S1 – Mardi 13h-16h – salle Sartre
Première séance : 24 septembre
L’éthologie philosophique veut penser le phénomène du vivant de façon totale en en envisageant toutes les dimensions (métaphysiques, ontologiques, éthiques, artistiques, politiques et existentielles) et en s’intéressant à toutes les catégories des agents vivants – les animaux, les végétaux et les champignons, bien sûr, mais aussi les IA, les fantômes, les anges, les fétiches, les voults, les marionnettes et les personnages de fiction. Comment appréhender les enjeux du vivant si on ne le réduit pas aux agents biologiques mais qu’on le pense comme un ensemble indéfini et ouvert qui est constamment en train de se transformer ? Déterminer les multiples façons qu’a le vivant d’exister, la diversité des rencontres qui en découlent et le statut de l’humain dans cette configuration sont des questions centrales dans le cadre de cette éthologie philosophique qui rend largement obsolète l’anthropologie philosophique traditionnelle.
Penser l’anarchisme aujourd’hui – Dominique LESTEL
S1 – Mardi 17h-20h – Amphi Galois (Immeuble NIR) et Camille Marbo (U209, 29 rue d’Ulm)
24 septembre (Galois), 1, 15 et 22 octobre, 5, 12 et 19 novembre (Marbo)
La pensée anarchiste est aujourd’hui très dynamique et des questions classiques connaissent des développements originaux, en particulier avec les défis posés par l’IA et les biotechnologies, et le désir de faire entrer l’autre qu’humain en politique. Une tension fondamentale structure la posture anarchiste qui oscille constamment entre un anarchisme social et un anarchisme style-de-vie et elle servira de fil directeur au séminaire qui n’hésitera pas à subvertir la pensée anarchiste – mais c’est bien le moins qu’on puisse en attendre. Attention, ce séminaire peut choquer des neurones trop sensibles.
Philosophie et science-fiction – Dominique LESTEL
S1 – Mercredi 13h-16h – Pasteur et Salle Marbo (U 209, 29, rue d’Ulm)
Calendrier spécifique : 25 septembre, 2 et 9 octobre (Pasteur) 16 et 23 octobre, 6, 13 et 20 novembre (U 209)
La science-fiction caractérise l’époque contemporaine. Ce qui nous intéresse dans ce séminaire, ce n’est pas seulement comment la science-fiction parle de la philosophie, ni comment la philosophie peut s’intéresser à des textes ou à des films de science-fiction mais pourquoi la philosophie doit devenir elle-même une branche de la science-fiction pour pouvoir penser le monde contemporain.
Séminaire Doctoral - Dominique LESTEL
S1– Mercredi -17h-19h - Sartre
Première séance : 25 septembre 2024 - Calendrier précisé ultérieurement (10 séances de 2h)
Ce séminaire, qui reste largement informel et qui s’organise autour de travaux en cours, a pour objectif de mettre en place une philosophie de terrain, qui n’est réductible ni à une forme d’anthropologie, ni à des formes de militantisme, s’organise autour de frictions particulières avec le monde réel. Ce séminaire discute quelques-uns des enjeux majeurs de la philosophie contemporaine – s’ouvrir à des pensées autres qu’occidentales, établir des alliances fécondes avec les pratiques artistiques contemporaines, et mettre en place des écologies conceptuelles inédites pour penser le monde contemporain. Les étudiants et chercheurs intéressés sont bienvenus.
Foucault en chantier(s) : esquisses, programmes, prolongements – Jean-Claude MONOD
S2 – Mardi 16h-18h – Résistants
Première séance : 21 janvier 2025
L’inventivité théorique, le mode de travail particulier et la disparition précoce de Michel Foucault font qu’il a laissé ouverts un certain nombre de « chantiers » : esquisses de livres, programmes de recherche, domaines abordés seulement dans des cours ou des conférences… On s’interrogera ici sur le statut de ces amorces et sur leurs prolongements actuels ou virtuels, en nous attachant à quatre exemples : le partage Orient / Occident ; l’interprétation discutée du néolibéralisme et de la gouvernementalité moderne ; les indications très sollicitées vers l’étude de la « biopolitique » ; enfin le tome de l’Histoire de la sexualité que Foucault pensa consacrer aux « hermaphrodites », relu à la lumière des travaux sur les intersexués et le genre.
Le destin de la théodicée – Elena PARTENE
S2 – Vendredi 10h30-12h30 – Résistants
Première séance : 24/01/2025
La théodicée est un concept forgé par Leibniz pour plaider la cause de Dieu. Elle est la solution à ce qu’on a présenté comme un trilemme, c’est-à-dire un système de trois propositions incompatibles : Dieu est parfaitement bon et juste ; Dieu est tout-puissant ; il y a du mal qui frappe les innocents. La troisième proposition étant incompatible avec les deux autres, la théodicée est la clef qui permet de ne sacrifier aucune de ces trois propositions. Ce concept connaîtra néanmoins une fortune très brève : Kant le critiquera âprement dans son opuscule Sur l’échec de tout essai philosophique en matière de théodicée. Ce cours s’intéressera au destin contrarié de ce concept de théodicée, et notamment à la manière dont il est récupéré et « dé-théologisé » dans la philosophie de l’histoire de Hegel.
Séminaire Mathesis – Elena PARTENE et Sophie ROUX
Annuel – Mercredi – 16h-18h – Pasteur et Sartre
Calendrier spécifique – S1 : 2 octobre, 9 octobre, 13 novembre, 27 novembre, 4 décembre, 18 décembre (Pasteur) ; S2 : 22 janvier, 5 février, 19 février, 19 mars, 26 mars, 2 avril.
Le Séminaire Mathesis est l’occasion pour les membres de l’équipe Mathesis de la République des savoirs, enseignants-chercheurs aussi bien que doctorants, de présenter leurs travaux, de discuter des articles importants et d’écouter les collègues étrangers de passage à Paris. Étant donné ce que sont les recherches de la majorité des membres de Mathesis, les recherches présentées dans ce séminaire relèvent principalement, mais pas exclusivement, de l’histoire de la philosophie moderne et de l’histoire et de la philosophie des sciences. Il est ouvert aux étudiants de Master qui souhaiteraient participer à un séminaire de recherche. Les séances sont consacrées soit à discuter des travaux en cours, sous la forme d’un papier envoyé quelques jours à l’avance aux participants, soit en des conférences invitées. Le programme sera annoncé et mis à jour sur le site de l’équipe Mathesis : https://mathesis.hypotheses.org/
Dante et la philosophie – Bruno PINCHARD
Annuel – Mardi 17h -20h –Cavaillès
Calendrier spécifique : 15 octobre, 19 novembre, 10 décembre 2024, 14 janvier, 18 février, 18 mars, 15 avril, 13 mai
Le Dante infernal – Au milieu des innovations proposées par Dante, c’est sans doute le voyage d’outre-tombe qui est resté dans la mémoire collective. Pourtant, depuis Homère, Virgile et la tradition chrétienne, la descente aux Enfers fait partie des figures bien connues des mythologies héroïques. On essaiera de dégager, après l’étude des Formes substantielles lors du séminaire 2023-2024, la forme de l’Enfer dantesque et ses caractères à la fois hérités et novateurs dans le contexte des années 1300.
Atelier « Les archives de la philosophie – David DENÉCHAUD et Nathalie QUEYROUX
Annuelle – Lundi 16h-18h – Centre documentaire du Caphés (29, rue d’Ulm)
Début des séances : 18/11/2024
Cet atelier se propose de sensibiliser les participant(e)s à la source « archives » en philosophie pour nourrir la recherche. Il s’agit avant tout d’un atelier pratique. Il comprendra une séance introductive concernant le cadre légal français relatif aux archives de la recherche, les catalogues et instruments de recherche ; des séances dédiées à un cas pratique avec la découverte, la manipulation, l’identification et la description archivistique de documents appartenant au fonds d’un philosophe ; enfin, des séances d’initiation au logiciel de reconnaissance d’écriture manuscrite. À l’issue de cet atelier, les participants seront à même de localiser des documents d’archives et mener des recherches dans des fonds de manière avertie et efficace.
Les 2 premières séances, à caractère plus théorique, sont proposées au 1er semestre (le 18 et le 25 novembre) ; les 10 suivantes, relevant de travaux pratiques, auront lieu au 2nd semestre et commenceront au début du 2nd semestre.
Nombre de places limité à réserver à l’adresse : bib-caphes@ens.psl.eu
La dynamique cognitive - François RECANATI
Séances : Le cours a lieu le lundi de 10h à 11h30 sur la période du 6 janvier au 10 février, en salle 5, site Marcelin Berthelot, Collège de France.
Il est suivi du séminaire Philosophie du langage et de l’esprit, qui a lieu le même jour dans la même salle et sur la même période de 11h30 à 13h.
Le programme détaillé est à retrouver sur cette page :
https://www.college-de-france.fr/fr...
• Validation : Choisissez un sujet en lien avec le cours. En M1, cela peut être un texte à discuter. Veuillez m’envoyer votre sujet pour validation avant la fin du semestre. Des sujets pourront être proposés sur demande.
• L’essai, entre 2000 et 3000 mots, doit être rendu au plus tard le 7 février 2025. Merci de soumettre vos travaux par email à l’adresse indiquée ci- dessus.
Assistant : Romain Bourdoncle
Email : romain.bourdoncle@college-de-france.fr
Méthodologie & critères d’évaluation
• Voici un guide sur comment rédiger un essai de philosophie (en anglais) que vous pourriez trouver utile : http://www.jimpryor.net/teaching/gu...
• La section How You’ll Be Graded explicite les critères d’évaluation de vos essais.
http://www.jimpryor.net/teaching/gu...
Le relativisme - Sophie ROUX
S2 – Mercredi 14h-16h – Pasteur
Première séance : 22 janvier 2025
Ce cours, destiné non seulement aux philosophes mais plus généralement aux spécialistes de sciences humaines et sociales, entend clarifier la catégorie de relativisme, ses variétés et ses usages.
Le relativisme est une position philosophique qu’on rencontre dans bien des domaines. « À chacun sa vérité », affirme le relativiste épistémique ; « Des goûts et des couleurs, on ne discute pas », lui répond le relativiste esthétique ; « Autres temps, autres mœurs », soutient le relativiste moral. Dans tous ces domaines, le problème est de trouver un juste milieu entre deux intuitions qui nous paraissent également solides : d’une part, l’intuition que l’existence d’une pluralité de valeurs et de normes impose tolérance, ouverture d’esprit, respect des opinions d’autrui, d’autre part, l’intuition que refuser absolument toute évaluation au nom de cette pluralité est un prix bien trop élevé à payer.
Le cours suppose un travail régulier de la part des étudiants et des étudiantes. Après quelques séances d’introduction, il prendra en effet la forme d’un atelier collectif, ce qui signifie qu’il faudra lire attentivement un texte d’une trentaine de pages chaque semaine, pour pouvoir participer à l’analyse et à la discussion qui aura lieu pendant le cours.
Histoires et philosophies de la Révolution scientifique - Sophie ROUX
S2 – Jeudi 8h30-11h30 (8h30-13h30 les 3 et 10 avril) – Résistants
Calendrier spécifique : 6, 13 et 20 février, 6, 20 et 27 mars, 3, et 10 avril
Ce cours, ouvert aux littéraires et aux scientifiques, porte sur la Révolution scientifique du XVIIe siècle et est conçu comme un cours d’initiation à l’histoire et à la philosophie des sciences au sens large. Nous commençons par examiner la construction historique et philosophique de la notion de Révolution scientifique, puis les critiques qu’elle a suscitées à partir des années 1980. Une fois éliminé toute conception substantielle de la Révolution scientifique, nous pouvons lire les œuvres d’un certain nombre de savants (Copernic, Kepler, Bacon, Galilée, Descartes, Newton : c’est variable selon les années, mais l’idée est de commencer par acquérir des points de repère sur des auteurs canoniques), comprendre comment ils concevaient et pratiquaient les sciences, et, finalement, examiner les grilles de lecture différentes auxquelles leurs œuvres ont été soumises. Cela conduit, pour finir, à situer un certain nombre de travaux actuels, sans céder à l’illusion qu’il y aurait une loi de progrès historiographique garantissant que le récent soit meilleur que l’ancien, mais en prenant acte des nouvelles questions qui ont vu le jour. L’évaluation prend la forme d’exposés préparés en concertation avec l’enseignante sur un sujet choisi par chacun.e, qui sont présentés lors d’un mini-colloque d’une demi-journée ou d’une journée.
Ainsi, les philosophes ont l’occasion de lire des œuvres qu’ils et elles ne connaissent pas, même lorsqu’il s’agit d’auteurs qu’ils et elles connaissent bien (par ex. dans le cas de Descartes, les Météores), les historiens se départissent de certains mythes (par ex. il n’y aurait pas d’étude sociale des sciences du XVIIe siècle avant les années quatre-vingt du siècle dernier), les scientifiques s’aperçoivent des difficultés qui ont été surmontées pour établir un résultat aujourd’hui trivial (par ex. la loi de la chute des corps) ou encore des multiples facettes d’un programme scientifique (par ex. mécaniser le vivant).
Les jeudis de l’histoire et de la philosophie des sciences– Maria Pia DONATO, Stéphanie RUPHY, Sophie ROUX
S1– Jeudi 16h-18h – Résistants
Première séance : 26/09/2024
Les Jeudis de l’histoire et de la philosophie des sciences sont des conférences qui offrent aux étudiant.e.s littéraires et scientifiques un large panorama des recherches en histoire et philosophie des sciences, ces dernières étant entendues au sens large, de manière à aller jusqu’à la sociologie des sciences, à l’anthropologie des sciences, ou à certains aspects des sciences cognitives.
Le ou la conférencier.e recommande un de ses articles récents, qui est posté sur le Moodle du séminaire pour que tou.te.s les participant.e.s puissent le lire à l’avance. La séance se déroule alors de la manière suivante : le ou la conférencier.e présente le travail en question ; un des organisateurs en donne un bref commentaire ; une discussion a finalement lieu avec tou.te.s les étudiant.es. Le programme changeant chaque année, il est possible de suivre plusieurs années ce séminaire et d’acquérir ainsi une culture en histoire et philosophie des sciences, entendue au sens large.
L’évaluation repose sur l’assiduité, la participation à la discussion et un travail écrit sur une des séances qui est remis en fin de semestre.
Philosophie des Sciences/Fondements analytiques (Core analytics : philosophy of science) - Stéphanie RUPHY
S1- Lundi 10H30-12h30 – salle Conférence 46, rue d’Ulm
Première séance : 16/09/2024
Ce cours introductif, accessible tout autant aux étudiants scientifiques que littéraires, propose une sélection des principales problématiques en philosophie des sciences de tradition analytique. Seront abordées des questions traditionnellement au cœur de cette approche philosophique : qu’est-ce qu’une explication scientifique ? quelle est la nature d’une théorie scientifique et comment fonctionne sa confirmation par l’expérience ? les différents types d’inférence en science ; le débat réalisme – antiréalisme ; la question du réductionnisme ; le problème des modèles inconsistants en science, ou encore la question de la démarcation entre science et non science. Seront également abordés des développements portant sur des dimensions sociales et politiques de l’activité scientifique, par exemple les différentes façons aujourd’hui de concevoir la notion de progrès en science
Philosophie féministe des sciences – Stéphanie RUPHY et Mathilde ESCUDERO
S2 – Jeudi 16h-18h – salle Résistants
Première séance : 23/01/2025
Ce cours est accessible tout autant aux étudiants scientifiques que littéraires.
Les notions mêmes d’études ou de pratiques féministes des sciences peuvent apparaître au premier abord comme un oxymore : dans la mesure où le féminisme relève d’un engagement politique, quelle pertinence ou influence pourrait-il avoir au regard de la compréhension ou de la pratique des sciences ?
Ce cours s’attachera à apporter des éléments de réponse en abordant les principales contributions des études féministes sur les sciences. Un intérêt particulier sera accordé à la façon dont les approches féministes en philosophie analytique ont très significativement renouvelé les réflexions épistémologiques sur des notions fondamentales comme celles d’objectivité ou de preuves empiriques.
Ces contributions féministes seront mises en perspective avec la problématique philosophique générale de l’influence de valeurs en science, ainsi qu’avec celle de l’engagement politique en science
La doctrine avicennienne de l’imagination et sa réception au XIIe siècle – Meryem SEBTI
S1 et S2– Mercredi 14h-16h – Sartre
Première séance : 02/10/2024
Nous avons étudié durant l’année 2023/2024 la doctrine avicennienne de l’imagination. Cette étude reposait sur une lecture suivie des textes fondamentaux non seulement dans le Traité de l’âme du Shifâ’ mais aussi en lien avec la prophétologie et la cosmologie d’Avicenne. L’imagination exerce une fonction remarquable dans notre rapport au monde. Outre qu’elle nous fait voir des étoiles filantes qui n’ont pas d’existence concrète en associant deux formes qui, en réalité́, sont dissociées, l’imagination ne se contente pas d’associer et de dissocier des images mentales – sa fonction principale est de représenter des formes existantes dont elle produit une imitation (muḥāka qui traduit le grec mimesis). La réception de cette doctrine au XIIe siècle a été ensuite étudiée à travers un texte important de Ghazali en 2023/24, Le livre des merveilles du cœur. L’an prochain, nous étudierons le Mishkât al-Anwâr et nous aborderons la doctrine de Sohrawardî avec la lecture suivie de son œuvre majeure, Hikmât al-ishrâq.
L’idée de justice internationale de la première guerre mondiale à la guerre du Vietnam – Perrine SIMON-NAHUM et Marc CREPON
S2 – Mercredi 16h-18h – Amphi Galois
Début des séances : 22/01/2025
On s’interrogera sur les transformations de la justice internationale au XXe siècle au gré des événements qui l’auront bouleversée : la fin de la première guerre mondiale et le Traité de Versailles, la constitution de la Société des Nations, les pacifismes de l’entre-deux-guerres, l’impuissance à enrayer la montée des fascismes en Europe, le Tribunal de Nuremberg, les guerres de la décolonisation, la conférence de Bandung (1955), la guerre du Vietnam et le tribunal Russell. On mobilisera des textes juridiques et des discours politiques, des analyses philosophiques, des textes littéraires pour mener à bien cette enquête en en mesurant les percées et les limites.
La langue d’enseignement est le français (niveau exigé B2).
Approches philosophiques de la religion. Mystique et modernité – Perrine SIMON-NAHUM, Vincent DELCROIX et Dan ARBIB
Annuel – Calendrier spécifique
S1 – Vendredi 10h-12h : 27 septembre, 11 et 25 octobre, 8 novembre, 22 novembre et 13 décembre – Salle Gaston Paris – EPHE-Sorbonne, Esc. E, 1er étage, 47 rue des Écoles 75005 PARIS
S2 – Vendredi 10h30-12h30 : 17 et 31 janvier, 14 et 28 février, 7 et 21 mars 2025 – Pasteur
Que la mystique, ou plutôt les mystiques constituent un objet traditionnel des sciences religieuses, et plus particulièrement des sciences historiques, semble aller de soi. L’étude des traditions mystiques propres aux différentes religions constituent pour ces sciences un domaine inépuisable. Mais en quoi un tel objet est-il justiciable d’une approche spécifiquement philosophique ? Quel intérêt peuvent-il revêtir aux yeux de la philosophie et comment celle-ci est-elle susceptible d’en construire le concept ? Le séminaire a ainsi pour première vocation d’explorer les différentes approches et traditions qui, en philosophie de la religion comme dans d’autres champs de la philosophie, ont cherché ou cherchent à présent à se saisir sous une forme critique du « phénomène mystique », qu’il soit identifié au sein de certaines traditions religieuses ou qu’il soit promu au rang d’expérience spécifique, permettant ainsi d’appréhender l’un des fondements ou l’une des dimensions essentielles de « la » religion, alors même que ces courants entretiennent un rapport notoirement conflictuel ou marginal avec les religions instituées.
Mais l’intérêt de la philosophie ne s’épuise pas dans cette vocation analytique, descriptive ou herméneutique des expériences et traditions mystiques, ne serait-ce que parce qu’elle est concernée directement, depuis la célèbre Lettre VII de Platon jusqu’aux Deux sources de la morale et de la religion de Bergson, par la prétention mystique à entrer en contact avec une réalité absolue qui a pu être l’objet de sa propre démarche. C’est aussi que, saisies à la fois comme expérience, discours ou même pratique, la mystique ou les mystiques mobilisent des éléments et suscitent des problèmes qui retentissent nécessairement sur le questionnement philosophique : la question des limites du discours ou du langage, de l’usage de la négation ou de la négativité, la nature des états de conscience ou encore le statut et la forme du sujet. Le séminaire aura donc aussi vocation à aborder le phénomène mystique à la lumière de ces questions internes, cette fois, à la philosophie, laquelle à cette occasion se trouve tentée de construire un objet spécifique dont il faudra estimer la nature, la fonction et la valeur : le mystique.
Or ces questionnements ne peuvent pas manquer de porter aussi sur notre présent. Que reste-t-il de la mystique ou même du mystique dans notre modernité, que son rationalisme voire son positivisme ou son scientisme semblent avoir par vocation banni de notre champ d’expérience ? À moins que, au contraire, la perte d’influence ou le rejet des religions instituées, la désaffiliation ou le bricolage spirituel n’aient remis au goût du jour une espèce de mystique sauvage qui du reste s’est aussi déplacée dans le champ esthétique, voire politique. Dans ce dernier cas, c’est finalement la modernité elle-même qui charrie sa propre mystique ou se voit parcourue, souvent pour le pire, par des mystiques politiques qu’il s’agira bien sûr d’interroger. Telle est la troisième dimension et sans doute l’horizon de notre séminaire.
Niveau de français exigé B2
Philosophie morale et politique du néoplatonisme : problèmes, doctrines, figures – Stéphane TOULOUSE
S1 et S2 – Jeudi 16h-18h – Pasteur
Première séance : 19/09/2024
Le cours présentera, à travers des lectures de textes, la manière dont le néoplatonisme, dans une forme de tension qui lui est propre, articule sa réflexion éthique et politique avec sa conception de la remontée de l’âme vers le principe ultime, l’Un, et avec un autre impératif, issu d’une nécessité, l’action de sollicitude providentielle que l’âme, troisième et dernier principe, doit assumer quand elle descend dans le cosmos et le monde sensible. On n’éludera pas la confrontation du philosophe néoplatonicien avec la réalité politique, ou avec l’éthique pratique, pour donner un aperçu plus complet et plus concret de ces doctrines. On ira de Plotin (traité des vertus) à Simplicius (VIe s., Commentaire sur le Manuel d’Epictète, qui réhabilite le politique), en passant par Porphyre et Jamblique (l’échelle des vertus, son sens et ses implications), Thémistios (homme politique platonico-aristotélisant) et Julien l’Empereur, néoplatonicien « pur et dur » (leur débat sur le rapport du philosophe gouvernant à la loi et au pouvoir politique), Proclus (les soubassements métaphysiques de la philosophie politique et leurs conséquences ; la « place » politique et métaphysique des femmes), et Damascius (l’importance cruciale du moral et du politique comme pierre de touche de la vraie philosophie ; un « portrait de femme » philosophe accomplie).
Séminaire doctoral : La vie et la mort – Frédéric WORMS, Ondra KVAPIL et Jonathan SHMILOVITZ
S1 - Mercredi 18h-19h30 – Résistants : Calendrier spécifique : 18 septembre, 2 octobre, 13, 20 et 27 novembre, 4 et 11 décembre
S2 - Mercredi 18h-19h30 – Résistants : 22 et 29/01, 5 et 12/02, 5, 12, 19 et 26/03 et 2/04
Il ne s’agira pas dans ce séminaire d’envisager « la vie et la mort » comme un problème intemporel ni comme un problème parmi d’autres, mais bien comme un carrefour critique de la philosophie contemporaine dans toutes ses dimensions : tout au long du XXe siècle mais aussi dans les débats les plus actuels, en métaphysique, mais aussi en éthique et en politique, source de tensions et d’oppositions mais aussi et par là même d’éclairages sur tous les autres problèmes de la philosophie (le temps, l’histoire, l’humain, le vivant et la planète par exemple). Le séminaire sera une construction collective avec les trois organisateurs mais aussi les participantes et participants, autour de questions et de travaux de recherche en cours, il comprendra un ou deux exposés dans chaque séance suivis d’une discussion.
Le vitalisme dans la philosophie française du XXème siècle : Bergson, Canguilhem, Simondon, Deleuze - Frédéric WORMS et Jonathan SHMILOVITZ
S1 - Mardi 18h-20h - Résistants
Ce cours explore une tradition philosophique – le vitalisme français du XXe siècle – qui offre à la fois une alternative à l’anthropocentrisme de la phénoménologie et aux matérialismes réductionnistes scientifiques.
Nous commencerons par une lecture de Bergson, qui propose une vision de la vie fondée sur l’élan vital, une force métaphysique créatrice et dynamique qui agit contre et à travers la matière. Ensuite, nous suivrons Canguilhem en critiquant les réductions biologiques et médicales en insistant sur la normativité inhérente aux processus vitaux. Simondon, quant à lui, se concentre sur l’individuation et la genèse des formes, offrant une perspective où la technique et le vital s’entrelacent de manière complexe. Enfin, nous nous plongerons dans la pensée de Deleuze, qui développe un vitalisme critique en se distanciant de l’idée d’une force vitale active, tout en élaborant ce qu’il appelle un vitalisme « non organique ».
Le vitalisme français du XXe siècle, tel qu’élaboré par ces penseurs, met donc en avant une compréhension dynamique et complexe du vivant, qui est à la fois inspirée de la biologie du XXème siècle et critique à son égard. Il s’agit de la voie non empruntée de la philosophie contemporaine, celle qui recèle le potentiel de penser au-delà des limites de l’humain, un mouvement que la pensée contemporaine, pour faire face à ses plus grands défis, doit chercher à prendre.
Pour un renouvellement de la philosophie du temps au XXème siècle - Frédéric WORMS et Jonathan SHMILOVITZ
S2- Mardi 18h-20h – Résistants
Calendrier spécifique : du 21 janvier au 11 mars, le 25 mars, 8 avril, 22 avril, du 6 mai au 27 mai
Dans son ouvrage magistral et pourtant sous-estimé Le temps vécu, Minkowski formule le défi suivant pour la vie et la pensée du début du XXème siècle : « nous voudrions reconquérir nos droits sur le "temps", droits que la vie contemporaine semble nous ravir. » Le temps est devenu pour nous un problème : son étrangeté, son appartenance à la pensée et son éloignement de celle-ci, sont ressentis de manière toujours nouvelle. Ainsi, depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, le temps est redevenu un sujet de réflexions philosophiques importantes. De nombreux penseurs ont repris l’ancienne question du temps, effectuant une série de tournants philosophiques qui caractérisent largement l’ensemble du XXème siècle dans la philosophie européenne. Dans ce cours, nous tracerons synthétiquement des lignes entre les différents points de vue sur le problème du temps, en étudiant telles penseurs aussi divers que Husserl, Bergson, Heidegger, Sartre, Deleuze, et Stiegler. Ce faisant, nous articulerons les défis les plus contemporains auxquels la philosophie du temps est confrontée aujourd’hui.