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École normale supérieure

     
Enseignements

Cours de master et séminaires de recherche


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Translatio studiorum. Philosophie médiévale arabe et latine – Jean-Pascal ANFRAY et Ziad BOU AKL
Annuel – Mardi 18h -20h – salles Résistants et Camille Marbo _U205
Première séance : 3 octobre. Calendrier définitif ci-après.
L’objectif de ce projet, à mi-chemin entre le séminaire et le cycle de conférences est d’introduire aux principaux enjeux de la recherche en cours au sein de l’histoire de la philosophie médiévale, arabe et latine, dans une perspective aussi bien comparatiste que fondée sur la transmission des corpus et des problématiques. Pour chaque séance, nous inviterons un spécialiste de l’une des deux traditions et un discutant de l’autre. Les séances porteront sur les six thématiques suivantes : nature et limites de l’histoire de la philosophie médiévale ; logique et philosophie du langage ; théorie de la connaissance ; physique et la cosmologie ; métaphysique ; philosophie morale et méta-éthique.

- mardi 3 octobre 2023 (salle Résistants) : Ulrich Rudolph (Univeristé de Zurich) et Christophe Grellard (EPHE) : Réflexions historiographiques et métaphilosophiques sur les limites de la discipline.
- mardi 14 novembre 2023 (salle Camille Marbo_U205) : Damien Janos (Université de Munich) et Charles Ehret (Université Lyon 3) : Métaphysique et hénologie
- mardi 12 décembre 2023 (salle Camille Marbo_U205) : Fédor Benevich (Université d’Edimbourg) et Nicolas Faucher (Université Humboldt) : Théorie de la connaissance : le témoignage
- mardi 13 février 2024 (salle Résistants) : Andreas Lammer (Université Radboud de Nimègue) et Valérie Cordonnier (Laboratoire SPHERE-CNRS) : Physique : la question du mélange
- mardi 26 mars 2024 (salle Résistants) : Ide Fouche-Lévi (Sorbonne Université) et Ziad Bou Akl (EPHE) : Éthique et métaéthique
- mardi 30 avril 2024(salle Résistants) : Jean-Baptiste Brenet (Sorbonne Université) et Jean-Pascal Anfray (ENS) : Noétique et psychologie.

Séminaire Mathesis – Jean-Pascal ANFRAY et Sophie ROUX
Annuel – Mercredi 16h-18h – Pasteur
Le Séminaire Mathesis est l’occasion pour les membres de l’équipe Mathesis de la République des savoirs, enseignants-chercheurs aussi bien que doctorants, de présenter leurs travaux, de discuter des articles importants et d’écouter les collègues étrangers de passage à Paris. Étant donné ce que sont les recherches des membres de Mathesis, les recherches présentées dans ce séminaire relèvent de l’histoire de la philosophie moderne et de l’histoire et de la philosophie des sciences. Il est ouvert aux étudiants de Master qui souhaiteraient participer à un séminaire de recherche. Les séances sont consacrées soit à discuter des travaux en cours, soit en des conférences invitées. Le programme sera annoncé et mis à jour sur le site de l’équipe Mathesis : https://mathesis.hypotheses.org/
programme du S1 :
27 septembre : Jean-Pascal Anfray, "Leibniz on Distinctions and the Simplicity of Monads"
11 octobre : Dan Arbib, "Pascal et le Pugio fidei"
25 octobre : soutenances blanches de Vincent Leroux, (Le jeu dans la pensée de Leibniz) et Sam Ducourant (Bien-être en cage. Normes juridiques, concepts et système technique)
22 novembre : Mattia Mantovani, "The Iconography of the Bête-Machine. A Cartesian Atlas"
06 décembre : Elena Partene, "La question de l’unicité de l’humanité"
20 décembre : Rémi Mermet, "Style et science chez Ernst Cassirer"

Substance, matière et corps à l’âge classique – Jean-Pascal ANFRAY
S2 – Mardi 14h-16h – Résistants
Ce cours introduit aux différentes conceptions de la substance au dix-septième siècle, en prenant pour voie d’entrée la question de la réalité et des corps et de leur pluralité. Tout en occupant une place centrale dans les systèmes métaphysiques, de Descartes à Leibniz, la notion de substance traverse cependant une crise liée au rejet de l’hylémorphisme aristotélicien et d’une ontologie des objets ordinaires au profit d’une conception corpusculaire de la matière. Or cette conception corpusculaire rend problématique le statut substantiel des corps ordinaires, tels qu’un animal, une pierre ou une table. Le cours prendra pour fil directeur du cours une question posée par Leibniz dans ses lettres à Arnauld : est-ce qu’une pluralité d’entités peut composer une substance corporelle, c’est-à-dire un être pourvu d’une unité véritable ? Ces problèmes et quelques-unes de leurs réponses seront étudiés plus particulièrement à partir des conceptions de Suárez, Descartes, Spinoza et Leibniz.

Séminaire doctoral - Groupe de lecture en histoire de la philosophie et métaphysique analytique - Jean-Pascal ANFRAY
Annuel – Mardi 16h-18h – Sartre
Première séance : 26 septembre. Calendrier spécifique précisé ultérieurement.
Ce séminaire de lecture s’adresse aux doctorants, ainsi qu’aux mastériens. Il consiste à présenter et discuter lors de chaque séance un article, un chapitre, voire un ouvrage, classique ou récent, relevant tantôt de l’histoire de la philosophie médiévale et moderne, tantôt de la métaphysique contemporaine. Les participants du séminaire pourront librement proposer les textes de leur choix et le programme définitif sera donc fixé progressivement.
Le séminaire peut être validé dans le cadre du DENS ou du master, sous condition d’assiduité à l’ensemble des séances et de participation à l’une d’elles ou éventuellement d’un mini-mémoire.

L’art de la cruauté –Alexis ANNE-BRAUN
S1 – Mardi 14h-16h – Résistants
Ce cours se propose de parcourir un ensemble de problèmes philosophiques ayant trait à la représentation de la violence et de la souffrance d’autrui. Réfléchir à la cruauté dans les arts, c’est prendre en charge des problèmes qui se situent à la croisée de l’esthétique classique et analytique (les paradoxes de la fiction, une philosophie des émotions, la question de la catharsis, le problème de la représentation) et de questionnements éthiques et politiques en lien avec les pratiques artistiques (Qu’est-ce qu’un art politique ? Comment mobiliser les spectateurs ? Comment peut-on corriger leurs perceptions du monde et dénoncer les violences à l’œuvre dans la société ? Pourquoi éprouve-t-on un plaisir esthétique à la vue de la souffrance ou du malheur d’autrui ? Pourquoi ce qui suscite l’horreur produit-il chez nous du plaisir ? Est-ce une émotion d’une nature spéciale ? L’art ne devrait-il pas plutôt prendre soin des gens ?) Dans le cadre de cours, nous nous efforcerons de faire dialoguer des textes théoriques et des œuvres artistiques appartenant à différents media et différentes époques. Si la représentation de la souffrance et de l’horreur traverse tous les media, elle engage des problématiques spécifiques à la philosophie de la littérature, du cinéma, du théâtre, de la peinture, de la photographie ou encore de la performance.
Bibliographie indicative qui sera complétée au début du semestre :
Aristote, La Poétique, Paris, Gallimard, 1996.
Antonin Artaud, Le théâtre et son double, « Le théâtre de la cruauté », Paris, Gallimard, 1938.
André Bazin, Le cinéma de la cruauté, Paris, Flammarion, 1987.
Noël Carroll, The Philosophy of Horrors : Or paradoxes of the heart, London, Routledge, 1990.
Grant Kester, Conversation Pieces : Community and Communication in Modern Art, Berkeley, University of California Press, 2004.
Peter Lamarque, « Peur et pitié » in Cometti, Morizot et Pouivet (éd.) Esthétique contemporaine, Paris, Vrin, 2005.
Maggie Nelson, The Art of Cruelty. A Reckoning. W. W. Norton & Company, 2012.

Philosophie de la photographie – Alexis ANNE-BRAUN
S2 – Mercredi 10h30-12h30 – Résistants
Pourquoi une photographie peut-elle servir de preuve dans un procès judiciaire ? Pourquoi, dans certains contextes, faisons-nous davantage confiance à une image photographique qu’à un dessin ? Pourquoi le statut artistique de la photographie est-il parfois débattu ? Comment expliquer le réalisme essentiel de la photographie ? Y a-t-il quelque chose de spécial à propos de la photographie ?
Ce cours se proposera d’exposer un ensemble de théories élaborées en vue de fournir une explication philosophique de la spécificité du medium photographique : la croyance que nous déposons en elle (épistémologie), l’expérience que nous en faisons (phénoménologie), l’identité de ses œuvres et la nature particulière de leur genèse (ontologie). Il s’agira aussi de déterminer en quel sens cette spécificité du medium est attachée à une histoire et à des technologies qui se sont considérablement transformées dans les dernières décennies avec l’invention de la photographie numérique et de l’intelligence artificielle.
Ce cours sera également l’occasion d’aborder plusieurs autres notions qui occupent une position centrale dans les débats contemporains en esthétique (la fiction, la dépiction, la représentation, l’imagination, l’exemplification, la factualité) ; en sémantique (la fiction encore, l’indexicalité) ; en philosophie de la perception (la transparence, la thèse de la naturalité des images, la factivité).

Bibliographie indicative qui sera complétée en début de semestre :
Catharine Abell, “The Epistemic Value of Photographs” in Philosophical Perspectives on Depiction, Catharine Abell and Katerina Bantinaki (eds.), Oxford, Oxford University Press, 2010, 81-103.
Neil Allen et Joel Snyder, “Photography, Representation and Vision” in Critical Inquiry 2:1, vol.30, 1975.
Rudolf Arnheim, Le Cinéma est un art, Paris, L’Arche, 1989.
André Bazin “Ontologie de l’image photographique” in Ecrits complets, vol.I, Macula, 2019.
Roland Barthes, La chambre claire. Notes sur la photographie. Paris, Cahiers du cinéma/Gallimard/Seuil, 1980.
Walter Benjamin, “Petite histoire de la photographie” in Études photographiques, 1996.
Jiri Benovsky, Qu’est-ce qu’une photographie ? Paris, Vrin, 2010.
Pierre Bourdieu, Un art moyen. Essais sur les usages sociaux de la photographie, Paris, Minuit, 1965.
Stanley Cavell, La projection du monde. Réflexions sur l’ontologie du cinéma, Paris, Vrin, 2019.
Diarmuid Costello, On Photography, London/New-York, Routledge, 2017.
James Elkins, What Photography Is, London/New-York, Routledge, 2011.
Michael Fried, Pourquoi la photographie a aujourd’hui force d’art, Hazan, 2013.
Sigfried Kracauer, Théorie du Film. La rédemption de la réalité matérielle, Paris, Flammarion, 2010.
Rosalind Krauss, Le photographique. Pour une théorie des écarts, Paris, Macula, 1990.
Dominic McIver Lopes. Four Arts of Photography : An Essay in Philosophy, Oxford, Wiley, 2016.
Patrick Maynard, The Engine of Visualization. Thinking through Photography, Ithaca / New York : Cornell University Press, 1997.
Jean-Marie Schaeffer, L’image précaire, Paris, Le Seuil, 1987.
Roger Scruton, “Photography and Representation“ in Critical Inquiry, 7, 1981.
Susan Sontag, Sur la photographie, Paris, Christian Bourgois, 2008.
Kendall L. Walton. “Transparent Pictures : On the Nature of Photographic Realism.” Critical Inquiry 11 (2), 1984.

Spinoza : traduire et commenter le De intellectus emendatione – Dan ARBIB
S1 – Lundi 14h-16h – Résistants
Le De intellectus emendatione est aujourd’hui considéré comme le premier texte de Spinoza, texte inachevé, difficile, et sans doute au croisement de plusieurs traditions philosophiques. Nous travaillerons à une nouvelle traduction et à un nouveau commentaire de ce texte.
Une connaissance du latin, même minimale, est préférable.

Pascal et les « choses figurantes » – Dan ARBIB
S2 – Vendredi 14h-16h (à partir du 9 février) – Résistants
Il s’agit ici de partir du concept de "figure" pour examiner le rapport de Pascal à la tradition vétéro-testamentaire et la manière dont les Pensées exploitent le Pugio fidei de Raymond Martin. Cette étude tentera de combler un vide des études pascaliennes et de jeter une nouvelle lumière sur la pensée de Pascal.

Séminaire « Possible, puissance, pouvoir : de l’ontologie au politique » - Gwenaëlle AUBRY
S2 – Vendredi 16h-18h – Pasteur
Calendrier spécifique : 19 janvier 2024 ; 16 février ; 15 mars ; 05 avril ; 03 juin.
Ce séminaire s’assigne un double objectif, à la fois généalogique et critique : on commencera par étudier les principaux lieux d’élaboration antiques et médiévaux des concepts de possible, de puissance et de pouvoir, de façon à délimiter leur contenu propre mais aussi à identifier les différentes relations qui les organisent. On s’intéressera ainsi à la démarcation entre les concepts aristotéliciens de dunaton, dunamis et dunamei, aux théories néoplatoniciennes du principe (arkhè), à la théologie de la toute-puissance et aux redistributions conflictuelles qu’elle engage entre ces trois notions. Plutôt qu’à reconstituer une histoire polyphonique, on s’attachera à dégager des modèles conceptuels en même temps que des moments ontologiques distincts.
Dans un second temps, qui prendra la forme d’un cycle de conférences, on s’interrogera sur les figures politiques– y compris modernes– dérivables de ces modèles, mais aussi sur les limites d’une telle dérivation du politique à partir de l’ontologie.
De ce double parcours on attend, à terme, qu’il contribue à éclairer les usages contemporains de ces notions, fortement polarisés entre la réduction du possible à la capacité passive, voire à l’impuissance, et la recherche de tendances immanentes à même de le redéployer.

De la biopolitique à la nécropolitique : les limites du biopouvoir de Michel Foucault – María BACILIO
S2 – Lundi 8h30-10h30 – Résistants
Dans les années 1970, Michel Foucault a énoncé l’un des concepts les plus célèbres et les plus discutés de notre contemporanéité : la biopolitique. Cet art de gouverner est devenu une clé pour comprendre la manière dont le philosophe français a abordé des pratiques disciplinaires spécifiques telles que l’école, la prison, l’hôpital psychiatrique, la sexualité, entre autres. Cependant, en partie à cause de sa mort prématurée à l’âge de 57 ans, Foucault n’a pas été en mesure de proposer une révision ou même une actualisation de ce concept. Une révision qui s’est avérée nécessaire pour les philosophes désireux de trouver un moyen d’intégrer les pratiques passées et présentes de la gouvernementalité, telles que les camps de concentration et d’extermination de l’Allemagne nazie, l’esclavage, la cruauté et la violence ultra-spécialisées des lieux sous l’emprise du trafic de drogue. C’est la raison pour laquelle le concept de biopolitique a acquis de nouvelles significations, ce qui a permis à la première proposition de Foucault de retrouver sa force et sa pertinence.
Dans ce cours, nous examinerons attentivement certaines des propositions biopolitiques récentes, que l’on pourrait résumer en citant trois auteurs : Giorgio Agamben, Achille Mbembe et Sayak Valencia. Notre principal objectif est de comprendre les différences entre ces auteurs et d’aborder les pratiques contemporaines de gouvernementalité à l’aide de leurs concepts. Que dit la biopolitique de la colonisation de l’espace, du génie génétique ou encore de la reconnaissance faciale dans un État de surveillance ? En d’autres termes, que reste-t-il à faire en philosophie pour comprendre et affronter les nouveaux visages du pouvoir ?

Cicéron, De Fato –Jonathan BARNES
S1 – Mardi 16h-18h – Pasteur
Calendrier spécifique : séances les mardi 10 octobre, 24 octobre, 7 novembre, 21 novembre, 5 décembre, 19 décembre
Le séminaire se consacrera à une lecture attentive du traité cicéronien sur le déterminisme. On discutera des questions philosophiques (la logique des modalités, le concept de la causation...), historiques (la théorie de Chrysippe, les objections faites par Carnéade...) et philologiques (la reconstitution du texte, le lexique philosophique de Cicéron...)
Bibliographie :
Un texte latin (sans traduction, sans commentaire) sera mis à la disposition des membres du séminaire ou peut être envoyé avant le début du séminaire à ceux qui le désirent : écrire à henrymaconi639@gmail.com.
Voir aussi :
A.Yon, Cicéron : Traité du Destin (Paris, 20027)
— l’édition Budé, avec traduction française.
F.Guillaumont, dans R.Goulet, Dictionnaire des philosophes antiques II (Paris, 1994), pp.389-393
— tour d’horizon utile.
S.Bobzien, Determinism and Freedom in Stoic Philosophy (Oxford, 1998)
— parmi les dix meilleurs livres sur la philosophie ancienne écrits au 20ème siècle.

Introduction to philosophy of cognitive science (Fondements analytiques / Core Analytic) – Denis BUEHLER
S1 – Mercredi 17h-19h – E. Borel (U203, 29 rue d’Ulm) sauf les 10 et 17/01/24 Amphi Jaurès
Course description (English)
This course has three main objectives. First, it aims to provide a foundation in some of the major classical issues in the philosophy of cognitive science. Second, it aims to trace how cognitive science has developed since the 1950s. Third, the course has an intensive writing component (restricted to cogmaster students) that aims to provide a solid foundation in American-style academic writing ; especially argument-analysis, critical discussion, and argument-construction.
Description du cours (Français)
Ce cours a trois objectifs. Le premier est de fournir une fondation dans les débats majeurs classiques en philosophie des sciences cognitives. Le deuxième est de tracer comment les sciences cognitives se sont développées depuis les années 50. Le troisième est d’entraîner l’écriture académique dans le style américain, notamment l’analyse des arguments, leur critique, et leur construction.

Reference et signification / Reference and meaning (Fondements analytiques / Core Analytic) – Denis BUEHLER
S1 – Mardi 14h-17h – Salle Séminaire DEC
Course description (English)
In this advanced course we will engage with the defining debates in analytic philosophy in the 20th century, focusing on questions concerning reference and meaning, and tracing how these debates inform current issues in the philosophy of mind and cognitive science.
Prerequisites :
Introductory class in philosophy of mind or philosophy of cognitive science ; introductory class in logic. Advanced class in phil mind, language, or epistemology. Contact course instructor if in doubt.
Description du cours (Français)
Dans ce cours avancé, nous aborderons les débats déterminants de la philosophie analytique du 20e siècle, en nous concentrant sur les questions relatives à la référence et à la signification, et nous verrons comment ces débats éclairent les questions actuelles de la philosophie de l’esprit et des sciences cognitives.
Prérequis :
Cours d’introduction à la philosophie de l’esprit ou à la philosophie des sciences cognitives ; cours d’introduction à la logique. Cours avancé en philosophie de l’esprit, du langage ou de l’épistémologie. Contacter l’enseignant du cours en cas de doute.

Perception : first form of mind – Denis BUEHLER
S2 – jour, horaire et salle déterminés ultérieurement
Course description
In this course we will discuss Tyler Burge’s recent book, Perception : first form of mind (OUP 2022). Prof. Burge will join us toward the end of the course as invited professor of ENS. Participation upon pre-enrollment only. If you’re interested, please send an email to denis.buehler@ens.fr

Anthropologie et philosophie après 1945 (III) - Florence BURGAT, Jean-Claude MONOD et Christian SOMMER
les vendredis du 1er/03 au 07/06/2024, 10h30-12h30, Cavaillès, 45 rue d’Ulm

Phénoménologie clinique (Ecole française de Daseinsanalyse) – Philippe CABESTAN
Annuel – Samedi 14h-18h – Pasteur
Calendrier spécifique : 23 septembre, 14 octobre, 18 novembre, 9 décembre 2023, 10 janvier, 16 mars, 27 avril 2024.
Comme chaque année depuis plus de dix ans, nous proposons dans le cadre de l’Ecole Française de Daseinsanalyse (Archives Husserl de Paris) un séminaire de psychopathologie phénoménologique suivi d’un séminaire de phénoménologie clinique.

Séminaire platonicien et néoplatonicien – Pierre CAYE et Luc BRISSON
S1-S2 – Lundi 16h-18h – Camille Marbo (U205, 29 rue d’Ulm) 03/ et 10/06/24 Amphi Jaurès
Première séance : lundi 6 novembre
Le Théétète met en scène un Socrate qui s’intéresse non plus aux questions éthiques et politiques comme dans les dialogues de jeunesse et de la maturité, mais à une question épistémologique, la définition de la science (épistèmè), comme le Sophiste qu’il annonce. On notera que la discussion a pour préambule la construction par Théodore de longueurs « irrationnelles ». Dans un premier temps, Socrate explique comment il conçoit la pédagogie non comme la transmission d’un savoir, mais comme l’accouchement d’une vérité que chacun possède en lui-même. Puis on passe à la définition de la science. La science ne peut résider dans la sensation comme le prétend Protagoras. On serait amené par là un relativisme plus ou moins absolu. La science ne peut non plus résider dans l’opinion vraie, pas même accompagnée de définition : mais est-il possible que des éléments qui ne peuvent être définis puissent contribuer à la définition d’un tout, compte tenu de surcroît que le terme « définition » présente plusieurs sens ? A l’étude du Théétète, nous ajouterons dans la même optique celle du Ménon.
Le second semestre sera consacré à l’étude des modalités de la connaissance dans les diverses écoles de la philosophie antique : platonisme et néoplatonisme, aristotélisme, épicurisme et stoïcisme, scepticisme et empirisme sans oublier les sophistes.

Séminaire Art Technique Production (ATP) – Pierre CAYE
Annuel – Vendredi 17h-19h – Pasteur
Calendrier spécifique : 13 octobre, 17 novembre, 15 décembre, 12 janvier 2024, 9 février, 15 mars, 12 avril, 24 mai, 21 juin.
Le séminaire doctoral « Art, Technique, production, animé par Pierre Caye (ENS-Centre Jean Pépin) rassemble doctorants et mastériens philosophes et architectes autour de la question de la technique et de la production au sens à la fois philosophique, artistique et pratique des termes. L’être est production, l’ontologie pensée de la productivité. La productivité de l’être joue un rôle central dans la constitution du monde moderne. Elle rend raison de notre rapport au réel, que celui-ci soit technique, économique, poétique ou artistique. Mais, en tant que tel l’être, est affecté d’entropie. La production n’assure pas sa reproduction. C’est toute la question du développement durable. Nous interrogerons à travers ces différentes modalités de la production, artistique, poétique, économique, métaphysique, à travers aussi leurs divergences et leurs convergences, le lien dialectique de la production avec l’altérité qui la conditionne.
Le programme de l’année 2023-2024 aura pour objet une reconsidération de l’importance de l’économie, de la technique et de la production dans la pensée de Marx.
Voici les questions qui seront abordées à cette occasion :
1) Marx économiste.
2) « Spectres de Marx » de Jacques Derrida : le capitalisme au crible du Parménide
3) Schumpeter, lecteur de Marx.
4) La question éco socialiste.
5) Immanence de la production : Marx, Deleuze, Negri.

Séminaire sur Dante – Pierre CAYE et Bruno PINCHARD
Annuel – Mardi 17h-20h – À déterminer et Paul Langevin, 29 rue d’Ulm (du 12/12 au 14/05)
Calendrier spécifique : 17 octobre, 14 novembre, 12 décembre 2023, 9 janvier, 13 février, 12 mars, 16 avril, 14 mai, 18 juin 2024
Le séminaire Dante et la philosophie se poursuit avec un public fidélisé et des collaborations internationales. Le thème de l’année 2023-2024 sera : Forma substantialis, formes et usages d’une pensée qualitative chez Dante. Le séminaire consiste à chercher chez Dante les éléments d’une pensée de la qualité capable de mettre en cause les oppositions simples entre quantité et qualité. La force de la création de Dante réside dans cette adhésion qualitative qui explique la précision de ses métaphores et la contribution à une politique de la langue qui, à la fois, rend compte des variations dialectales de la langue vulgaire et de la constitution d’une langue idéale qui ne reste pas sourde à leur puissance de suggestion.

Lectures lévinassiennes : Phénoménologie et anthropologie – Danielle COHEN-LEVINAS
S1 – Lundi 17h-19h – Pasteur
Le séminaire « Lectures lévinassiennes » propose cette année, dans la continuité des années précédentes, d’explorer les différentes manières dont Levinas aborde la question du « sujet ». Le partage entre phénoménologie et anthropologie est complexe dans l’œuvre de Levinas. Elle ne peut être abordé explicitement à partir de l’anthropologie contemporaine, telle qu’elle se donne à lire chez Max Scheler, Helmut Plessner, Arnold Gehlen ou Hans Blumenberg. Levinas s’efforce de donner un cadre éthique qui privilégie l’humanité de l’homme en ce que celle-ci demeure unique et incomparable, par-delà les systèmes, les doctrines et les théories.
Peut-on penser une anthropologie singulière à la phénoménologie telle que la pratique Emmanuel Levinas ? L’anthropologie, en tant que description de l’homme depuis l’homme lui-même, ne se réduit pas chez Levinas au Ich husserlien. La phénoménologie comme ouverture à l’altérité éthique devient dès lors une expérience anthropique immémoriale, car l’humanité de l’homme est précisément ce qui, chez Levinas, échappe à la représentation. L’autre demeure ce que l’on ne peut pas dévisager, parce qu’il fait sens par soi-même et non pas à partir d’une chose ou d’une théorie.
Bibliographie d’Emmanuel Levinas :
En découvrant l’existence avec Husserl et Heidegger, Paris, Vrin, 1949 (Livre de poche)
Totalité et Infini, La Haye, Nijhoff, 1961 (Livre de poche)
Humanisme de l’autre homme, Montpellier, Fata Morgana, 1972 (Livre de poche)

L’épreuve du politique II – Marc CRÉPON
S1 – Lundi 10h30-12h30 – Dussane (les 03/11 et 04/12 Amphi Jaurès)- (salle à déterminer pour 16/10)
Dans le présent séminaire, on poursuivra le travail entrepris l’année dernière, sans préjuger de ses acquis. Il s’agira encore de comprendre ce que signifie pour un philosophe d’engager sa parole sur le terrain de la politique, au risque de (se) tromper, de s’égarer, d’être victime de ses préjugés et des cercles de l’appartenance dans lesquels il se reconnaît. Le séminaire est rythmé par des questions qui définissent ces épreuves. Cette année, c’est la question du nationalisme, celle de l ’Europe, mais aussi de l’européocentrisme et du cosmopolitisme qui serviront de fil conducteur. On aura pour ambition de solliciter des « voix européennes » autant que non-européennes pour cerner les contours de cette épreuve. Elles seront empruntées à la littérature autant qu’à la philosophie : Julien Benda, Alberto Savinio, Jan Patocka, Jürgen Habermas, Agnès Heller, Peter Sloterdijk, Etienne Balibar, Franz Fanon, Achille Mbembe et quelques autres, avec le souci de traverser le siècle, de la première guerre mondiale jusqu’à la guerre en Ukraine.

Les violences de l’intime II – Marc CRÉPON et Laurence JOSEPH
Annuel – Mardi19h30-21h30 – Résistants
Calendrier spécifique : 10 octobre, 14 novembre, 12 décembre, 09 janvier 2024, 06 février, 12 mars, 23 avril, 14 mai
L’intime est cette part étrangère en nous, interne et mouvante, elle est la marque des métamorphoses qui ont lieu en chaque humain. Intime du corps lié aux différents passages et étapes d’une vie, intime de la découverte du désir en soi et pour l’autre et intime du langage qui donne à chaque sujet son battement, son courage et sa créativité.
Nous chercherons à éclairer grâce à des spécialistes du terrain, actrices et acteurs de la société civile ce que sont ces violences de l’intime : leurs effets sur chaque individu, le contexte dans lesquels ils se déroulent, les cadres sociaux et juridiques qui seront certainement eux-mêmes à interpeller dans leurs défaillances ou leurs éventuelles complicités. Qu’elles soient des effractions du corps, l’effet de la violence de la domination, rapt du consentement, ajoutés aux violences psychologiques et sourdes, s’inscrivant dans ce que l’on nomme le continuum des violences, en particulier faites aux femmes et aux enfants.

Charles Taylor, de la théorie de l’action à la politique appliquée – René DE NICOLAY
S1 – Vendredi 10h30-12h30 – Pasteur
Le cours propose une introduction générale à l’œuvre d’un des grands philosophes moraux et politiques de l’après-guerre : Charles Taylor (né en 1931). L’œuvre de Taylor propose une lecture critique de la modernité libérale et tente d’en dégager des principes d’action. La première partie du cours se concentre sur la philosophie de l’action de Taylor, dont les jalons sont The Explanation of Behaviour (1964), la série d’études rassemblées dans ses Philosophical Papers (1985) et Sources of the self (1989). La seconde partie traite de la pensée politique de Taylor, notamment du multiculturalisme (Multiculturalism, 1992) et de la laïcité (A Secular Age, 2007). Les séances sont consacrées à la discussion des lectures faites entre les cours. Autant que possible, les textes seront proposés en traduction mais une connaissance de l’anglais est nécessaire

Jean-Paul Sartre, Cahiers pour une morale – Anthony DEKHIL
S1 – Mardi 8h30-12h30 – Résistants
Le cours consistera en une lecture des Cahiers pour une morale de Jean-Paul Sartre combinant une étude de la place singulière de ces notes dans l’œuvre de Sartre à une analyse plus approfondie de certains passages importants du texte. Entre les « Perspectives morales » ouvertes dans la conclusion de L’Être et le Néant et la prise en considération de l’histoire dans la Critique de la Raison Dialectique, les Cahiers pour une morale interrogent la possibilité d’une morale qui refuserait de faire des valeurs des objets transcendants. Se faisant, ils posent à nouveaux frais le problème de l’articulation entre liberté et situation en assumant l’historicité de l’existence humaine. On s’attachera à inscrire la démarche sartrienne dans l’histoire de la philosophie française au XXe siècle en la mettant en dialogue avec des œuvres qui lui sont contemporaines, en particulier avec Pour une morale de l’ambiguïté de Simone de Beauvoir.

Récits et imaginaires de l’arche - Anthony DEKHIL, Anne SIMON et Marine FAUCHE
S1 – Mercredi 14h-16h – Lettres 1 et 2 (jusqu’au 18/10 inclus) puis Marbo, 29 rue d’Ulm.
Dans la continuité du séminaire « Approches poétiques, pragmatiques et politiques de l’arche et de la catastrophe » de 2022/2023, le séminaire « Récits et imaginaires de l’arche » se focalisera plus précisément sur le motif de l’arche, dans son lien à l’écologie et à l’environnement, mais aussi à la transmission, selon une perspective pluridisciplinaire. Certaines séances donneront lieu à un dialogue avec des intervenantes et des intervenants invités. Il n’est pas nécessaire d’avoir assisté l’an dernier au séminaire pour suivre celui proposé cette année.
Après une séance récapitulant les apports du séminaire précédent, on reviendra sur le temps long de l’apparition du mythe du déluge et de l’arche dans la Bible (l’aire mésopotamienne ayant été abordée en 2022/2023). On abordera ensuite d’un point de vue éco- et zoopoétique des textes littéraires des XXe-XXIe siècles revitalisant le motif de l’arche à l’aune des situations écologiques – aux sens philosophiques et politiques des deux termes et du pluriel. De là, on interrogera les effets des imaginaires de l’arche en philosophie environnementale (pratiques de conservation, temporalités en sciences du vivant...), et en philosophie politique.

La notion de civilisation : genèse d’une notion politique. Philosophie, histoire et sciences sociales - XIXe-XXe siècle – Anthony DEKHIL
S2 – Jeudi 10h30-12h30 – Résistants
Le séminaire s’attachera à dégager les différents sens de la notion de civilisation pour interroger son omniprésence dans le débat public contemporain ainsi que le rôle ambigu qu’elle joue dans diverses tentatives idéologiques pour bâtir ou assigner des identités et pour se situer dans l’Histoire. Comment la notion de civilisation s’est-elle imposée comme une notion politique centrale au début du XXe siècle ?
En partant des travaux de Lucien Febvre sur le sens du terme « civilisation » et de son cours au Collège de France sur l’œuvre de Michelet, le séminaire s’efforcera d’appuyer la réflexion philosophique sur les débats quant à la validité de la notion de « civilisation » en histoire et dans les sciences sociales au début du XXe siècle. Il reposera sur la lecture de textes fondateurs de Valéry à Lévi-Strauss, en passant par Mauss, Élias, Braudel, Aron, etc. en insistant sur les tensions entre divers usages de la notion et sur la façon dont ces textes se répondent les uns aux autres par des motifs et des problèmes communs.

Pour la philosophie africaine – Souleymane Bachir DIAGNE
S2 – Mardi 16h-18h – Dussane
Premier cours : 30 janvier
Il s’agit, en philosophie, ainsi que dit Husserl, de partir des problèmes eux-mêmes et des exigences qui en sont coextensives. Cela vaut pour la philosophie africaine.
Le séminaire portera donc sur un certain nombre de « problèmes » et questions qui peuvent être dits « africains » sans qu’ils le soient spécifiquement ou exclusivement. On interrogera ainsi d’abord la question même de ce que l’on parte aujourd’hui « Africana philosophy », une littérature philosophique africaine et diasporique qui, pour l’essentiel, est, selon le titre que Leonard Harris a donné à son anthologie de textes qui illustrent ce cham, « born of struggle », (née dans le combat).
A travers la lecture d’auteurs du continent surtout mais de la diaspora africaine également on s’interrogera ensuite sur des questions comme celle de l’art, de la religion, de la vie, de la nature, de l’individu, de la communauté, de l’humanité, de l’universel… Seront donc examinés les concepts ou celles d’origine européenne : existentia africana, force, ujamaa (socialisme), nite (humaniser), ubuntu (faire humanité ensemble), palabre…

Philosophie de l’esprit - (Fondements analytiques / Core Analytic) - Jérôme DOKIC et Margherita ARCANGELI
S1 – Vendredi 14h-16h– salle Séminaire sous sol du pavillon Pasteur 45 rue d’Ulm

L’esprit et le mental sont des thèmes historiquement chers aux philosophes. Différentes écoles de pensée (par exemple, la phénoménologie, l’existentialisme, la philosophie analytique) ont contribué à façonner la philosophie de l’esprit, qui est aujourd’hui également alimentée par la recherche empirique en sciences cognitives. Le problème central de la philosophie de l’esprit est le problème corps-esprit (c’est-à-dire, comment l’esprit se relie-t-il au corps physique ?), qui soulève à son tour plusieurs questions. En effet, la clarification de la nature de la relation entre l’esprit et le corps physique a un impact important sur différentes questions philosophiques relatives à la nature des phénomènes mentaux eux-mêmes, à ce qu’est une personne, à la différence entre les humains et les non-humains en ce qui concerne leurs capacités mentales.
Ce cours vise à familiariser les étudiants avec la philosophie de l’esprit en leur fournissant les concepts techniques de base et en analysant les questions centrales concernant la nature de l’esprit. Chaque séance sera consacrée à la discussion d’une question spécifique à travers l’analyse d’un texte.

Séminaire doctoral équipe CoLoR, Topics in Formal Epistemology – Paul ÉGRÉ
S2 – Mardi 14h-16h – Salle Institut Jean Nicod (29 rue d’Ulm)
Début : février 2024. Calendrier précisé ultérieurement.
Ce séminaire doctoral de l’équipe CoLoR (Concepts, Logic and Reasoning) de l’IJN est consacré à des lectures d’articles de recherche d’une part et à des exposés de travaux en cours sur des thèmes relevant de l’épistémologie formelle et la logique philosophique (théorie des conditionnels, logiques non-classiques, logique inductive, psychologie du raisonnement). Le séminaire s’adresse en priorité aux doctorants et aux étudiants de M2 travaillant sur les thèmes de l’équipe.

Penser la transition – Paul ÉGRÉ et Marc FLEURBAEY
ANNULÉ au S2 23-24

Introduction à la philosophie environnementale : la puissance en question – Maria GALKINA
S2 – Jeudi 16h-18h – Pasteur
Ce cours propose une introduction à la philosophie environnementale avec pour fil conducteur le problème de la puissance. D’une part, l’identification du savoir au pouvoir affirmé par le paradigme moderne occidental avait procuré à l’homme une puissance sur la nature qui semblait, jusqu’à récemment, être illimitée. D’autre part, la situation historique actuelle, celle de l’anthropocène (ou du capitalocène), voit cette puissance se heurter à des limites naturelles de sorte que celle-ci s’arrache au contrôle de l’usager en exigeant un autre pouvoir – un pouvoir sur le pouvoir – qui rendrait possible l’autolimitation du premier. D’où pourrait venir un tel contre-pouvoir ? Au moyen de références variées issues des traditions « occidentales » (H. Jonas, A. Næss, M. Bookchin, B. Latour, entre autres) et « non occidentales » (études postcoloniales, cosmisme russe), ce cours réfléchira à cette question en articulant les propositions des éthiques environnementales à des analyses de la philosophie sociale et de l’écologie politique.

Dessins de Théophile Bra : un cas de réception de la philosophie allemande dans l’art français - Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK
S1 – Mardi 12h-14h – Par visio-conférence
Calendrier spécifique : 7, 14 et 28 novembre, 5, 12 et 19 novembre
Ce séminaire d’initiation à la recherche porte sur le rôle de l’idéalisme allemand dans l’œuvre de l’écrivain et dessinateur français Théophile Bra (1797-1863). À partir de 1826, sous le coup d’une crise présentée comme spirituelle, ce sculpteur reconnu de la Restauration et de la Monarchie de Juillet (qui fut proche de Victor Cousin) se mit à tracer à la plume et au crayon, supposément « sous la dictée », des formes figuratives et abstraites accompagnées de signes, de mots, phrases et paragraphes. On y trouve les noms de Kant, Fichte, Schelling et Hegel. Le séminaire, en collaboration avec le Master d’histoire de l’art de l’université de Strasbourg, sera une expérience interdisciplinaire d’étude de ce singulier cas de transfert, entre les aires germanophones et francophones, et entre philosophie et art. Des binômes d’étudiants en philosophie et en histoire de l’art seront constitués, avec le soutien des enseignantes, pour étudier un dessin et/ou un texte de Bra, afin d’élucider le sens des références philosophiques et la réception plastique qui en est faite. Ce séminaire, qui s’adresse aux étudiants du département de philosophie et du département des arts, s’inscrit dans un projet de recherche soutenu par l’EUR Translitterae, projet qui comprend également un colloque international « Réception de la philosophie allemande classique chez les artistes (XIXe s.-XXIe s., Europe et USA) » prévu en avril 2024.
Le mode de validation (pour 3 ECTS) sera précisé à la rentrée. Le séminaire fait partie des séminaires transdisciplinaires validables dans le cadre du DENS.
S’inscrire en écrivant à l’adresse suivante avant le 10 octobre : mildred.galland@cnrs.fr

Kunst. Théories allemandes de l’art - Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK et Isabelle KALINOWSKI
Annuel – Mercredi 16h30-18h30 – Par visio-conférence
Calendrier spécifique : 18 octobre, 15 novembre 13 décembre 2023, 17 janvier, 7 février, 14 mars, 24 avril, 15 mai 2024.
Ce séminaire en anglais s’adresse principalement aux étudiants avancés désireux de mieux connaître la pensée esthétique développée depuis le XVIIIe s. en langue allemande, que ce soit par des philosophes, des historiens d’art ou des artistes et architectes, et qu’il s’agisse d’auteurs classiques ou moins connus. Les étudiants en philosophie, histoire de l’art, esthétique et divers arts, et en études germaniques, sont les bienvenus. Séminaire organisé par Mildred Galland-Szymkowiak (CNRS / ENS), Isabelle Kalinowski (CNRS / ENS) et Caroline van Eck (Université de Cambridge, département d’histoire de l’art).
Le mode de validation (pour 6 ECTS) sera précisé à la rentrée. Le séminaire fait partie des séminaires transdisciplinaires validables dans le cadre du DENS.
S’inscrire auprès de mildred.galland@cnrs.fr ou isabelle.kalinowski@ens.psl.eu

Imagination, raison, réalité dans l’idéalisme et le romantisme allemands – Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK
S2 – Mercredi 13h-16h – Résistants
Calendrier spécifique : 28 février, 6, 13, 20 et 27 mars, 4 et 25 avril, 15, 22 et 29 mai.
Dans les philosophies postkantiennes, l’imagination prend un rôle important, à la croisée de la théorie de la connaissance et de la philosophie de l’art. Loin d’être une faculté d’illusion, elle devient en contexte idéaliste une puissance d’articulation de l’expérience, voire du réel. Quelle relation l’imagination entretient-elle avec la raison ? avec la sensibilité ? Quel rôle peut-elle jouer dans le projet d’une « mythologie de la raison » ? et dans la construction du système de la philosophie ? Ces questions et d’autres seront développées à partir de l’étude de l’imagination chez Kant, Fichte, Schelling, Hegel mais aussi chez plusieurs philosophes du premier romantisme allemand comme Friedrich Schlegel, Novalis ou Karl Solger. La connaissance de l’allemand n’est pas nécessaire. Les éléments de bibliographie seront donnés durant le cours.
Validation : mini-mémoire, ou oral, ou traduction, à déterminer avec l’enseignante. 6 ECTS.

Épistémologie analytique/ Analytic Epistemology (Fondements analytiques) – Mathias GIREL ou Bernardo MARQUES
S2 – Jeudi 14h-16h – Résistants (à partir du 8 février)
Epistemology : Problem-oriented study of contemporary classics of analytic epistemology on topics such as skepticism, justification, foundationalism, epistemic intuitions, tracking, closure, reliabilism, internalism, and externalism, a priori knowledge, and the definition of knowledge.

Naturalisme, enquête et démocratie : les Écrits politiques de John Dewey – Mathias GIREL
S2 – Vendredi 10h30-12h30 – Résistants
Le cours, ouvert au DENS et au Master, prendra comme support la sélection de textes fondamentaux de Dewey sur la démocratie rassemblée dans les Écrits politiques (Paris, Gallimard, 2018). Il s’agira de relier cette notion centrale de Dewey au naturalisme qui en forme l’arrière-plan et à sa théorie de l’enquête, telle qu’elle est présentée par exemple dans « La méthode logique et le droit ». L’ensemble des séances, qui ne présuppose pas de connaissance préalable de Dewey et du pragmatisme américain, proposera ainsi, à partir de cette perspective particulière, une voie d’entrée dans le corpus. L’accent sur le naturalisme fournira également une introduction aux conférences données par Trevor Pearce (UNC Charlotte), professeur invité du département à la fin du second semestre, et qui pourront être suivies en complément du cours.

Philosophie des mathématiques : La généralité, au croisement de la métaphysique et des mathématiques – Brice HALIMI
Lundi - 13H30 0 16H30 à l’Université Paris Cité ; bâtiment Olympe de Gouges
salle 119 : 15/01, 22/01, 5/02, 12/02, 19/02,22/04
salle 358 : 29/01, 26/02, 4/03, 11/03, 18/03 et 25/03

La métaphysique prétend faire la théorie de « toutes choses en général », et l’ontologie formelle, être la science du « quelque chose en général », ce qui présuppose la disponibilité des notions de choses en général et de quelque chose en général. Toutefois ces notions ne vont pas de soi ; elles ne sont ni primitives ni évidentes : telle est l’hypothèse que ce cours voudrait explorer, et en particulier que la généralité philosophique n’est pas séparable des formes que lui donnent les mathématiques.
Le cours consistera en trois grandes parties. Après avoir distingué les deux dimensions de la généralité que sont l’intégralité (la visée de toutes choses) et la généricité (la visée d’un objet quelconque), la première partie cherchera montrer que la seconde est plus fondamentale que la première. Ce sera l’occasion d’examiner certaines difficultés que pose la « généralité absolue » (c’est-à-dire la considération de toutes choses sans exception), en particulier le paradoxe de Russell et les liens entre la philosophie, la logique et les mathématiques qu’il a suscités.
La seconde partie analysera la notion d’objet générique, pour dégager à la fois formes plurielles du générique qu’on trouve en mathématiques et leur lien avec les figures philosophiques du général (y compris celle de l’objet arbitraire).
La troisième et dernière partie, repartant de la notion de variable, cherchera à réhabiliter la notion de variation (dont la logique moderne a commencé par démarquer celle de variable), pour la comprendre en termes de déformation, en sémantique logique et en logique modale, et l’appliquer à certaines questions métaphysiques, comme celle de l’identité d’un monde possible à un autre.
Les bibliographies seront communiquées au fur et à mesure du cours. Le cours n’a aucun pré-requis. La validation du cours consistera en la rédaction d’une application d’un thème du cours à un sujet au choix, en fonction des intérêts de chacun.

Séminaire Art, Création, Cognition – Claude IMBERT et Ségolène LE MEN
S2 - Jeudi 16h-19h – salle ?
Calendrier spécifique :
Le programme détaillé et la liste des invités seront communiqués lors de la première séance, le jeudi 8 février, 16 heures.
Contact : claude.imbert@ens.fr
Ce séminaire, également rattaché au département des arts, y associe des chercheurs de Paris Ouest -Nanterre et de Paris 8. Séminaire d’initiation à la recherche, il est validable pour le master ENS-PSL, pour le DENS et comme séminaire libre. Il est également ouvert à tous.
Le programme de cette année sera centré sur les arts visuels et performatifs dans leur relation aux nouveaux supports de production et de diffusion, et aux approches critiques novatrices qu’ils appellent. On poursuivra quelques thèmes abordés l’an dernier : le transport des arts d’un medium à un autre compte tenu de la culture des artistes, via leur bibliothèque, leurs collections, leurs échanges, leur medium préféré, le passage d’un scénario à une structure musicale, l’emprunt de séquences filmées qui transforment la citation, etc... On recherche un nouveau commerce avec le public ou l’environnement, qu’il ait été voulu ou non. Les arts visuels ont transformé l’expérience plutôt que l’inverse. Deux anniversaires, le centenaire du manifeste du surréalisme (Musée Pompidou) et le 150ème anniversaire de l’exposition des Impressionnistes (Musée d’Orsay) sont, non simple matière à commémoration, mais la preuve de l’insolite d’hier dans notre présent. L’art africain y aura sa place. Ces ouvertures demandent une réinvention du vocabulaire esthétique et critique. Y contribue particulièrement le terme d’hétérotopie, proposé par Michel Foucault, en y ajoutant comme un parallèle naturel, celui d’hétérochronie, sans préjuger d’autres innovations convenant aux usages contemporains. Designers et commissaires d’exposition seront sollicités.

Being and Time : Finite Time – Ondra KVAPIL
S1– Mercredi 10h30-12h30 – Pasteur
In his Being and Time, Heidegger does not open the question of time until the last quarter of the work is reached. Nonetheless, these pages contain one of the most radical grasp of the question in the history of Western thought. Time is for Heidegger the horizon against which all there is becomes intelligible, or, in other words, the meaning of being. The original phenomenon of time, however, is seen in the finite time of the existence of each one of us. Moreover, it temporalizes itself authentically, to put it in Heidegger’s terms, only from time to time and in the existence of some. In the seminar, we will examine the philosophically central part of Heidegger’s opus magnum through close and critical reading. On the one hand, we will discuss the multiple facets of the concept of time presented – authentic and inauthentic temporality, historicity, intratemporality – to see how they relate to one another and how the entirety of Being and Time can be interpreted in the temporal terms. On the other hand, we will confront Heidegger’s account with the classic ones raging from Aristotle to Husserl as well as those which followed in French phenomenology, philosophical hermeneutics, or deconstruction. As the class advances the reading from previous semesters, an extensive introduction will be provided at the beginning. Newcomers and beginners in Heidegger are warmly welcome for there is no better way into Being and Time than to start from its own end.

Death in Contemporary Philosophy – Ondra KVAPIL
S2 - – Mercredi 10h30-12h30 – Pasteur
The question of death has been discussed intensively and extensively in contemporary philosophy, particularly in the continental tradition. Yet, it remains, according to many major thinkers, an impenetrable enigma. In the class, we will put this conclusion in question. First, we will critically examine the key texts written on the subject during the last century and by classic authors such as Freud, Heidegger, Levinas, Derrida, and Jonas. On the one hand, we will illuminate the notorious concepts of the death drive, the being toward death or against it, and the Life Death différance within the context of the theories where they belong. On the other hand, we will highlight the hidden relations between these concepts which, as it will turn out, reach far beyond the explicit polemics of the particular thinkers. In the second step, we will complete the picture by discussing some of the current accounts of death including those from other disciplines than philosophy. The students of all departments are thus warmly welcome in the class.

Qu’est-ce que le Zoo-futurisme ? – Dominique LESTEL
S1 – Mardi 17h-20h – Paul Langevin (29 rue d’Ulm)
Premier cours : 26 septembre
Le Zoo-futurisme propose un rapport nouveau au vivant en considérant qu’il faut non seulement vivre avec les organismes biologiques autres-qu’humains, mais qu’il faut aussi vivre en eux. Se ré-animaliser devient alors un futur intrigant de l’humain en devenir et conduit à repenser radicalement un certain nombre de notions fondamentales comme celle d’hospitalité, d’espèce ou d’identité. Au-delà de ses aspects techniques, le Zoo-futurisme se présente aussi comme une façon de repenser l’utopie au 21e siècle et comme une « machine de guerre » contre le Transhumanisme à la mode dans certains milieux.

La pensée anarchiste contemporaine – Dominique LESTEL
S1 – Mardi 14h-17h – Camille Marbo (U205, 29 rue d’Ulm)
Premier cours : 26 septembre
Ce séminaire montre que la pensée anarchiste contemporaine, qui constitue une posture qui se différencie à la fois de la pensée libérale et de la pensée socialiste, est aujourd’hui non seulement très dynamique mais particulièrement adaptée aux défis politiques, technologiques et évolutionnistes que rencontrent nos sociétés. L’objectif de ce séminaire est triple : discuter ses théoriciens les plus importants, déterminer les difficultés conceptuelles majeures auxquelles il est confronté et l’engager sur de nouveaux chantiers

Philosophie et Intelligence Artificielle – Dominique LESTEL et Vincent BONTEMS (Commissariat à l’Energie Atomique)
S1 – Mercredi 14h-17h – Emile Borel (U203, 29 rue d’Ulm)
Premier cours : 27 septembre 2023
L’Intelligence Artificielle (IA) a connu une révolution majeure dans les années 2010 avec l’invention des techniques de programmation par réseaux de neurones (Deep Learning). Il ne s’agit plus de programmer des machines à faire quelque chose mais de les programmer pour apprendre à faire quelque chose. Cette IA ne transforme pas seulement les sociétés en profondeur, il oblige aussi à philosopher autrement – en transformant la philosophie en une branche de la science-fiction.

Séminaire Doctoral - Dominique LESTEL
S1-S2 – Mercredi 17h-20h – Sartre
Calendrier précisé ultérieurement
Ce séminaire doctoral a un double objectif : suivre les travaux des doctorants et mastériens, et développer une philosophie de terrain qui peut répondre aux défis émergents des sociétés contemporaines. Ce séminaire est potentiellement ouvert à tous ceux qui sont intéressés par la philosophie de terrain, élèves philosophes ou non, mais y participer requiert un entretien préalable.

Ethics (Fondements anaytiques/Core analytic) – Piera MAURIZIO
S1 – Mercredi 14h-16h – salle à préciser ?
Course description
In this class, we will address some fundamental questions about morality (e.g. What makes an action morally right or wrong ? Why should we care about morality ?). We will study different kinds of answers that have been given to these questions by looking at three influential moral theories in the history of philosophy. We will end by examining how those theories influence discussions of contemporary moral issues, in particular regarding non-human animal rights.
The class will be divided into four units :
Unit 1 : Virtue Ethics – morally good actions are those that a virtuous person would perform
Unit 2 : Deontology – morally good actions are those actions motivated by duty
Unit 3 : Utilitarianism – morally good actions are those that maximize total happiness
Unit 4 : Non-human animal rights

Le corps entre phénoménologie et anthropologie – Jean-Claude MONOD
S1 – Mardi 16h-18h – Résistants
Le corps humain est un « objet » qu’il est possible de décrire en première personne ou d’observer dans des ensembles sociaux où il se distingue d’autres corps, animés ou non. Le croisement et la confrontation de perspectives phénoménologiques et anthropologiques s’est avéré, à ce titre, particulièrement fructueux, comme ce cours voudrait le montrer en quatre moments pour lesquels on sollicitera des références relevant des deux champs : 1) Corps propre et expérience de l’autre (Husserl, Levinas, Blumenberg) ; 2) Le corps comme instrument – délestage de l’organique et techniques du corps (Heidegger, Gehlen, Mauss) ; 3) Nourritures, vulnérabilité et dépendances ; 4) Le corps sexué – approches phénoménologiques (Merleau-Ponty, Beauvoir, I.M. Young), anthropologie des « humeurs » (Héritier), « trafic des femmes » (Lévi-Strauss / Rubin) et « mélancolie du genre » (Freud / Butler).

Kant : première et deuxième Critiques – Elena PARTENE
S1 – Lundi 16h-18h – Résistants
Comme promis l’an dernier, le cours d’agrégation sur les trois Critiques se tiendra de nouveau cette année, à destination des étudiants non-agrégatifs dans le cadre du Master PSL et du DENS. Le premier semestre portera sur la Critique de la raison pure et la Critique de la Raison pratique : il s’agira d’un commentaire suivi de ces ouvrages, insistant sur leurs enjeux internes et externes, et pointant les difficultés que les thèses kantiennes (le formalisme, le refus du psychologisme, la séparation du théorique et du pratique…) ont pu susciter dans la suite de l’histoire de la philosophie allemande (Herder, Schulze, Hegel, Husserl…).

Kant : troisième Critique – Elena PARTENE
S2 – Vendredi 16h-18h – Résistants
Comme promis l’an dernier, le cours d’agrégation sur les trois Critiques se tiendra de nouveau cette année, à destination des étudiants non-agrégatifs dans le cadre du Master PSL et du DENS. Le second semestre portera sur la Critique de la faculté de juger. Il s’agira d’articuler les enjeux internes propres à ce texte, se focalisant sur des problèmes apparemment ponctuels, et la manière dont ils prennent place dans le système critique considéré dans son ensemble. La question qui se posera sera celle de savoir si ce troisième opus constitue véritablement un achèvement du système critique, reliant les domaines précédemment séparés de la connaissance et de la liberté, ou s’il n’est pas plutôt une remise en cause du paradigme de la synthèse, patiemment construit par Kant dans les deux premières Critiques.

Introduction à la métaphysique de Leibniz – Louis PIJAUDIER-CABOT
S1 - Jeudi 8h30-10h30 – Résistants
La métaphysique leibnizienne se démarque par la défense de thèses originales, telles que l’existence fondamentale de substances simples et immatérielles, la connexion universelle des substances dans un même monde, ou encore la compatibilité du déterminisme universel avec une conception compréhensive de la liberté. Ce cours visera à restituer la cohérence de l’édifice philosophique dans lequel ces thèses trouvent leur justification, par l’examen des problèmes face auxquels Leibniz élabore la défense argumentée de ses principales positions. Une attention particulière sera accordée aux auteurs modernes (Descartes, Arnauld, Malebranche, Locke, Spinoza) au contact desquels la métaphysique leibnizienne se constitue

La notion de monde dans la philosophie antique– Louis PIJAUDIER-CABOT
S2- Lundi 10h30-12h30 – Résistants
Ce cours vise à retracer les relations étroites qu’ont entretenues la métaphysique et l’éthique dans les conceptions antiques du monde. La notion de kosmos témoigne de cette connexion entre l’étude de la composition du monde et la saisie de la place que doit y tenir l’homme pour bien vivre. Le principal objet de cette étude sera de restituer la place centrale occupée par la théorie des modalités afin de déterminer ce rapport entre le monde et l’homme dans les différentes écoles philosophiques de l’Antiquité (notamment Platon, Aristote, les atomistes, les stoïciens). Les principales questions qui seront examinées sont la nature de la contingence, l’unité ou la pluralité des mondes, ainsi que les rapports entre liberté et nécessité, entre le hasard et la finalité

Le problème du mal à l’âge classique – Louis PIJAUDIER-CABOT
S2 – Mardi 8h30-10h30 – Résistants
Le problème du mal constitue l’un des principaux problèmes du théisme classique. En effet, comment justifier l’existence évidente du mal dans notre monde, si celui-ci a été créé par un Dieu tout-puissant, omniscient et parfaitement bon ? Ce problème classique connaît une actualité spécifique à l’époque moderne, en raison de la reconception de l’harmonie du monde à partir des lois de la nature issues de la révolution scientifique. Ainsi, le projet moderne de la théodicée trouve sa pertinence dans un contexte aussi bien théologique que scientifique qui engage un renouvellement de la conception du mal, de la théorie de la liberté, ainsi que du rapport entre Dieu et la création

Esprit et corps à l’âge classique – Louis PIJAUDIER-CABOT
S2 – Jeudi 8h30-10h30 – Résistants
L’essor d’une conception corpusculaire de la matière durant l’époque moderne engage à distinguer radicalement le corps et l’esprit. De nouvelles lignes de partage entre le matériel et l’immatériel s’établissent alors en opposition avec l’hylémorphisme aristotélicien. Dans ce contexte marqué par le cartésianisme, le problème de l’interaction entre le corps et l’esprit apparaît en raison de la distinction réelle entre ces deux entités. En vue de résoudre ce problème, de nouvelles théories de la causalité voient le jour afin de rendre compte de l’union entre l’âme et le corps tout en se dispensant d’une relation causale réelle entre elles deux. Mais, c’est plus généralement à travers un renouvellement des théories de la substance, le plus souvent en faveur du dualisme, que s’élabore un cadre métaphysique moderne dans lequel se trouve interrogée la nature des corps et des esprits. Les difficultés qui s’imposent dès lors aux philosophes modernes s’étendent jusqu’à la conception de l’identité personnelle et de la conscience, ainsi que de l’unité et de la réalité des corps selon que ces derniers sont organiques ou non. Dans le cadre de ce cours, seront également examinées les conditions à partir desquelles une chose, soit matérielle soit spirituelle, peut persister dans le temps ainsi qu’être localisée dans l’espace. À travers l’étude de ces différentes questions, l’objectif consistera à évaluer la radicalité de la distinction moderne entre les corps et les esprits, à mesurer s’il se manifeste effectivement ou non à l’âge classique une exclusion des entités spirituelle d’un monde dorénavant conçus selon les seules lois de la géométrie.

Atelier « Les archives de la philosophie – Nathalie QUEYROUX
S2 – Lundi 16h-18h – Centre documentaire du Caphès (29, rue d’Ulm)
Cet atelier se propose de sensibiliser les participant(e)s à la source « archives » en philosophie pour nourrir la recherche. Il s’agit avant tout d’un atelier pratique. Il comprendra une séance introductive concernant le cadre légal français relatif aux archives de la recherche, les catalogues et instruments de recherche ; des séances dédiées à un cas pratique avec la découverte, la manipulation, l’identification et la description archivistique de documents appartenant au fonds d’un philosophe ; enfin, des séances d’initiation au logiciel de reconnaissance d’écriture manuscrite. À l’issue de cet atelier, les participants seront à même de localiser des documents d’archives et mener des recherches dans des fonds de manière avertie et efficace.
Nombre de places limité à réserver à l’adresse : bib-caphes@ens.psl.eu

Controverses cartésiennes - Sophie ROUX
S1 – Mercredi 14h-16h – Pasteur
Ce cours invite à changer de regard sur l’histoire de la philosophie : que serait l’histoire de la philosophie si on l’écrivait non pas comme une histoire des doctrines et des systèmes, mais comme une histoire des controverses ?
Après avoir donné des éléments généraux de référence et de réflexion sur l’étude des controverses, on se concentrera sur plusieurs cas de « controverses cartésiennes ». On désigne par là : i) les controverses de Descartes lui-même avec certains de ses contemporains (par exemple la querelle entre Descartes et Gassendi ou la querelle d’Utrecht), ii) les controverses entre cartésiens (par exemple la grande querelle entre Arnauld et Malebranche ou la plus petite querelle entre Arnauld et Bayle sur la question de savoir si tout plaisir est un bien qu’elle fit naître), et enfin iii) les controverses entre historiens de la philosophie du XXe siècle (par exemple la controverse entre Foucault et Derrida sur le passage « Mais quoi ? Ce sont des fous ! » de la Première Méditation ou le débat qu’engendra l’article de J. Cottingham, « A Brute to the Brutes ? Descartes’ Treatment of Animals »).
On montrera ainsi que, même dans le cas d’une philosophie aussi scolarisée, institutionnalisé et patrimonialisée que celle de Descartes, l’étude de controverses permet de comprendre ce qu’a été l’actualité d’une pensée, mais aussi quelle est sa puissance d’action dans différents contextes.
L’évaluation sera basée sur un essai portant sur une controverse philosophique au sens large, ne rentrant pas nécessairement dans la catégorie des controverses cartésiennes.

Histoires et philosophies de la Révolution scientifique - Sophie ROUX
S1 – Jeudi 10h30-13h30 – Résistants
Ce cours, ouvert aux étudiants littéraires et scientifiques, porte sur la Révolution scientifique du XVIIe siècle.
Nous commençons par examiner la construction historique et philosophique de la notion de « Révolution scientifique », puis les critiques qu’elle a suscitées à partir des années 1980. Une fois éliminé toute conception substantielle de la Révolution scientifique, nous pouvons lire les œuvres d’un certain nombre de savants (Copernic, Kepler, Bacon, Galilée, Descartes, Newton : c’est variable selon les années, mais l’idée reste de commencer par donner des points de repère sur des auteurs « canoniques »), comprendre comment ils concevaient et pratiquaient les sciences, et, finalement, examiner les grilles de lecture différentes auxquelles leurs œuvres ont été soumises. Cela conduit, pour finir, à situer un certain nombre de travaux actuels, sans céder à l’illusion qu’il y aurait une loi de progrès historiographique garantissant que le récent soit meilleur que l’ancien, mais en prenant acte d’un certain nombre de nouvelles questions.
Ainsi, les étudiants philosophes ont l’occasion de lire des œuvres qu’ils ne connaissent pas d’auteurs qu’ils croyaient bien connaître (par ex. dans le cas de Descartes, les Météores), les étudiants historiens se départissent de certains mythes (par ex. il n’y aurait pas d’étude sociale des sciences du XVIIe siècle avant les années quatre-vingt du siècle dernier), les étudiants scientifiques s’aperçoivent des difficultés qui ont été surmontées pour établir un résultat aujourd’hui trivial (par ex. la loi de la chute des corps) ou encore des multiples facettes d’un programme scientifique (par ex. mécaniser le vivant). Les uns et les autres s’initient à l’histoire et à la philosophie des sciences au sens large.

Les jeudis de l’histoire et de la philosophie des sciences– Maria Pia DONATO, Mathias GIREL, Stéphanie RUPHY, Sophie ROUX
S1 et S2 – Jeudi 16h-18h – Résistants
Les Jeudis de l’histoire et de la philosophie des sciences sont des conférences qui offrent aux étudiant.e.s littéraires et scientifiques un large panorama des recherches en histoire et philosophie des sciences, ces dernières étant entendues au sens large, de manière à aller jusqu’à la sociologie des sciences, à l’anthropologie des sciences, ou à certains aspects des sciences cognitives.
Le ou la conférencier.e recommande un de ses articles récents, qui est posté sur le Moodle du séminaire pour que tou.te.s les participant.e.s puissent le lire à l’avance. La séance se déroule alors de la manière suivante : le ou la conférencier.e présente le travail en question ; un des organisateurs en donne un bref commentaire ; une discussion a finalement lieu avec tou.te.s les étudiant.es. Le programme changeant chaque année, il est possible de suivre plusieurs années ce séminaire et d’acquérir ainsi une culture en histoire et philosophie des sciences, entendue au sens large.
L’évaluation repose sur l’assiduité, la participation à la discussion et un travail écrit sur une des séances qui est remis en fin de semestre.

Science, valeurs, démocratie : la question de l’engagement en science – Stéphanie RUPHY
S1 – Lundi 8h30-10h30 – Salle Conférence - 1er cours lundi 25/09/23
Le fil conducteur de nos réflexions sur les évolutions des interactions entre le monde de la recherche et d’autres composantes de la société sera cette année celui de l’engagement politique des chercheuses et chercheurs. A l’heure où les attentes à l’égard de la recherche scientifique s’intensifient pour qu’elle contribue davantage à répondre à de nombreux « défis sociétaux », la question de l’engagement des chercheuses et chercheurs, à l’échelle individuelles ou collective, soulève de multiples enjeux tant épistémologiques que politiques. Il s’agira de s’interroger, dans un premier temps, sur un certain nombre d’attendus épistémologiques à l’égard de la science, comme l’impartialité, l’objectivité et la neutralité axiologique. Nous mobiliserons pour cela notamment les ressources de la philosophie des sciences contemporaine traitant de la problématique « science et valeurs ». Nous analyserons ensuite différentes formes que peut prendre aujourd’hui l’engagement en science dans nos sociétés démocratiques et discuterons en particulier des différents rôles possibles de l’expert scientifique. Nous explorerons enfin d’éventuelles tensions entre engagement et liberté académique.

Séminaire doctoral : Science et métaphysique – Stéphanie RUPHY
S1 – Lundi 17h-19h – Sartre
Calendrier spécifique : 9 et 23 octobre, 6 et 20 novembre, 4 et 18 décembre.
Ce séminaire est accessible sur demande, après entretien. Il est validable uniquement dans le cadre du DENS (pas de validation Master).

La doctrine de l’imagination d’Avicenne et sa réception au XIIe siècle – Meryem SEBTI
S1-S2 – Mercredi 14h-16h – Sartre (début des cours le 08 novembre 2023)
Ce séminaire se propose d’analyser la doctrine d’Avicenne de l’imagination à travers les textes fondamentaux du corpus avicennien : le Traité de l’âme du Shifâ’, dans lequel l’étude de l’imagination est intégrée dans une théorie générale de la perception, mais aussi dans le livre de la Météorologie du Shifâ’ dans lequel le philosophe aborde la doctrine des halos et des arcs en ciel à travers la notion d’image visuel (shabah). Il affirme que les halos, les arcs-en-ciel, les étoiles filantes, etc. sont des « phénomènes imaginaires » (khayālāt), ce qui signifie que nos sens rencontrent l’image visuelle (shabaḥ) d’une chose en même temps que la forme d’une autre chose, comme nous rencontrons la forme d’un homme en même temps que la forme du miroir.
Nous étudierons aussi l’imagination en lien avec la prophétologie et la cosmologie qui la sous-tend. L’imagination exerce une fonction remarquable dans notre rapport au monde. Outre qu’elle nous fait voir des étoiles filantes qui n’ont pas d’existence concrète en associant deux formes qui, en réalité́, sont dissociées, l’imagination ne se contente pas d’associer et de dissocier des images mentales – sa fonction principale est de représenter des formes existantes dont elle produit une imitation (muḥāka qui traduit le grec mimesis). La réception de cette doctrine au XIIe siècle sera également étudiée, notamment dans les textes de Ghazâlî

Le futur et la philosophie : une histoire du concept du futur –Jonathan SHMILOVITZ
S1 – Lundi 14h-16h- Cavaillès
Le cours “Le futur et la philosophie” soulèvera deux problèmes en miroir, qu’il tentera d’articuler : le problème de l’avenir de la philosophie et le problème philosophique de l’avenir. Le premier problème s’inscrit dans un faisceau d’enjeux contemporains, tous exprimés par un sentiment de changement dans la manière dont l’avenir nous est donné aujourd’hui. Qu’il s’agisse des crises sociales et politiques mondiales, des catastrophes naturelles, des nouvelles relations entre l’humain et le non-humain, l’urgence de répondre à ces menaces impacte aussi bien notre possibilité de penser l’avenir que la manière dont celui-ci est présent dans nos vies. Dans ce contexte, il est inévitable de se demander : pour qui pense-t-on et écrit-on ? Quels seront les défis de nos lendemains, et face à ces défis, quelle sera la place de la pensée philosophique ?
L’histoire de la philosophie nous permettra de développer ces problématiques contemporaines et de soumettre des voies possibles à leur résolution. Il s’agira ainsi de s’atteler au problème philosophique de l’avenir. Le cours propose une vision large de l’histoire de la philosophie, organisée autour de la thématique du futur – à partir de Platon et Aristote, en passant par des penseurs chrétiens comme Saint Augustin ou encore par la modernité avec les œuvres de Leibniz et Kant avant de se concentrer sur des philosophes du XIXème siècle tels que Marx et Nietzsche. Cette analyse embrassant le temps long de l’histoire de la philosophie nous permettra enfin, dans la seconde moitié du cours, d’étudier les œuvres de trois des plus importants penseurs du futur, inscrits dans l’histoire récente, soit Bergson, Heidegger et Deleuze. Ces auteurs nous permettront ainsi de conclure le cours en proposant d’ouvrir des perspectives qui impliquent la manière dont le futur est présent pour nous aujourd’hui.

Sujet, subjectivité, subjectivation dans la philosophie française contemporaine – Perrine SIMON-NAHUM
S1 – Mardi 10h30-12h30 – Résistants
La philosophie française contemporaine se définit autour d’une rupture dans sa manière de définir le sujet comme la subjectivité. Pourtant même mis en question, le sujet philosophique demeure un enjeu de discussion central depuis les années 1960. De même, la subjectivité ne disparaît-elle que pour laisser progressivement place à des formations de subjectivation, essentielles pour penser aussi bien les dynamiques de pouvoir que les formes des relations sociales, les expressions historiques ou esthétiques. Le cours se propose d’interroger depuis ce point de vue la manière dont M. Foucault, J. Derrida, G. Deleuze, C. Castoriadis, J. Rancière ou E. Balibar interrogent à nouveau frais les notions de sujet, subjectivité et subjectivation. Il cherchera également à repérer les prolongements de ces discussions dans la manière dont nous nous interrogeons aujourd’hui sur une pensée du vivant (J-P. Dupuy) ou sur les relations entre nature et culture (Ph. Descola, Br. Latour).

M. Foucault : les Cours au Collège de France – Perrine SIMON-NAHUM
S2 – Mardi 10h30-12h30 – Résistants
L’enseignement dispensé par M. Foucault depuis son entrée au Collège de France en 1970 jusqu’à sa mort en 1984 a constitué l’axe principal autour duquel s’est ordonné le développement de sa pensée. Cela explique le caractère à la fois expérimental (les cours au Collège de France ont servi de lieu d’élaboration de ses ouvrages) et démonstratif de ceux-ci. Cela jette également un éclairage sur la manière dont les différents chantiers (gouvernement, éthique, pratiques de soi) ont joué en regard les uns des autres, donnant à cette œuvre son caractère singulier. Nous envisagerons ici les Cours au Collège de France depuis un double point de vue : interne à la construction de la pensée de Foucault lui-même mais aussi dans la mesure où ils tracent un chemin propre en dialogue avec d’autres pensées. Le corpus sera ainsi envisagé selon quatre grands massifs. Le premier abordera la question de l’historicité et de l’herméneutique. Un second se centrera sur la question des pouvoirs autour de l’écriture de Surveiller et punir. Nous nous interrogerons ensuite sur les questions de gouvernementalité et de sécurité. Enfin un quatrième temps, centré autour des années 1980, abordera les conduites de soi.

Le Sophiste de Platon et sa lecture par Heidegger- Filippo SIRIANNI, Orion CHATZIARGYROS
S2 – Lundi 14h-16h – Résistants
La première moitié du cours sera consacrée à l’étude du Sophiste de Platon. Le Sophiste est l’un des rares dialogues où Platon se penche sur la réalité intelligible pour en déceler la nature et le mode de fonctionnement. Mais c’est aussi le lieu où Platon développe de manière tout à fait inédite sa théorie de la connaissance de l’intelligible, à travers la mise en œuvre de la méthode de division, qui devient ainsi un des piliers de sa science dialectique. Nous allons donc examiner la relation que connaissance dialectique et ontologie entretiennent chez Platon, par la lecture des passages principaux du dialogue.
La seconde moitié du cours sera consacrée à l’interprétation du Sophiste que Heidegger exposa à Marbourg en 1924-1925. Il s’agira d’abord de comprendre le geste herméneutique heideggérien consistant à aller « du clair à l’obscur », c’est-à-dire, en l’occurrence, partir d’Aristote pour aller vers Platon. Cela nous amènera à interroger le rapport de Heidegger à la tradition en général, et plus spécifiquement à Platon et son ontologie. Sa lecture du Sophiste fait apparaître deux nœuds conceptuellement fondamentaux : 1) le rapport de Heidegger à la dialectique (c’est-à-dire à la modalité selon laquelle l’être est appréhendé par Platon) ; 2) la compréhension heideggérienne du cinquième genre du Sophiste (l’« autre ») et la détermination du non-étant qui en découle (c’est-à-dire le contenu même de l’ontologie présentée dans le dialogue). Ce sont ces deux points qui retiendront majoritairement notre attention.

Philosophie morale et politique du néoplatonisme : problèmes, doctrines, textes à l’appui – Stéphane TOULOUSE
S1– Jeudi 16h-18h – Pasteur
Le cours présentera, à travers des lectures de textes, la manière dont le néoplatonisme, dans une forme de tension qui lui est propre, articule sa réflexion éthique et politique avec sa conception de la remontée de l’âme vers le principe ultime, l’Un, et avec un autre impératif, issu d’une nécessité, l’action de sollicitude providentielle que l’âme, troisième et dernier principe, doit assumer quand elle descend dans le cosmos et le monde sensible. On n’éludera pas la confrontation du philosophe néoplatonicien avec la réalité politique, ou avec l’éthique pratique, pour donner un aperçu plus complet et plus concret de ces doctrines. On ira de Plotin à Simplicius (VIe s.), en passant par Thémistios, Julien l’Empereur et Proclus, notamment.

Séminaire doctoral : La vie et la mort dans la philsophie contemporaine – Frédéric WORMS avec Ondra Kvapil et Jonathan Shmilovitz
Annuel – Mercredi 18h-19h30 – Cavaillès
Séance toutes les deux semaines. Première séance : 27 septembre (présentation).
11/10, 22/11, 20/12/2023 - 31/0, 28/02 (séance exceptionnelle sur le deuil avec Judith Butler) et 27/03/2024 puis Journée d’étude conclusive.
Il ne s’agira pas dans ce séminaire d’envisager « la vie et la mort » comme un problème intemporel ni comme un problème parmi d’autres, mais bien comme un carrefour critique de la philosophie contemporaine dans toutes ses dimensions : dans son histoire, tout au long du XX° siècle et jusqu’à aujourd’hui, et dans les débats les plus actuels du moment, en métaphysique, mais aussi en éthique et en politique, où cette question est source de tensions et d’oppositions sur tous les autres problèmes de la philosophie (le temps, l’histoire, l’humain, le vivant, la planète par exemple). Le séminaire sera une construction collective avec les trois organisateurs mais aussi les participantes et participants, autour de questions et de travaux de recherche en cours, il comprendra un ou deux exposés dans chaque séance suivis d’une discussion, et une journée d’étude en fin d’année. Il est ouvert à toutes et tous sur demande d’inscription auprès des organisateurs

séminaire de recherche : Michel Serres ; Philosophe des sciences et des techniques - Frédéric Worms
Les séances du séminaire se tiennent le mercredi à 18 h en salle Cavaillès, à l’ENS, 45 rue d’Ulm – Paris
Programme provisoire :
-  8 novembre 2023 : Bernadette Bensaude-Vincent - Michel Serres historien des sciences malgré lui ?

-  6 décembre 2023 : Marcos Camolezi - Michel Serres et Georges Canguilhem

-  17 janvier 2024 : Lucie Mercier - Le fermé et l’ouvert. Serres et la structure.

-  14 février 2024 : Elie During - Structure et modèles du temps chez Michel Serres

-  13 mars 2024 : Xavier Guchet - Michel Serres philosophe des techniques

-  10 avril 2024 : Frédéric Worms : Serres et les ambivalences de la technique

Wittgenstein en France : l’analyse socio-historique de sa réception – Oxana YOSYPENKO
S1 et S2 - S1 : reporté en s1 24-25 / S2 : Mercredi 14h-16h – Pasteur
Force est de constater qu’il y a bien quelque chose comme un « tournant Wittgensteinien » dans la philosophie et dans les sciences sociales dans la France contemporaine. En effet, la philosophie de Wittgenstein manifeste un grand potentiel critique dans la lutte contre l’intellectualisme en philosophie et en sciences sociales. Mais pourquoi et comment la pensée française a si bien réussi à en tirer parti pour réorganiser son propre champ de recherches, et surtout en comparaison avec les anglo-saxonnes et les autres philosophies nationales du continent européen ? La finalité majeure de ce cours consiste à élucider le phénomène Wittgenstein en France, à reconstituer les étapes de sa fortune française, à étudier dans le contexte académique français tant son rôle transformateur que son impact réel sur le mode français de philosopher et de positionner l’activité philosophique. Une fois établie la différenciation des étapes et types de réception de Wittgenstein en France, je me propose de me concentrer sur les grands représentants de chaque période, en privilégiant ces quatre grandes figures de la réception de Wittgenstein en France : P. Hadot, J. Bouveresse, V. Descombes et S. Laugier. L’œuvre de Wittgenstein a profondément marqué leurs propres manières de philosopher, ce qui témoigne non seulement de la rencontre mais d’une véritable implantation des approches de Wittgenstein dans le discours académique français.